Dans la localité reculée de Baswagha-Lubena, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Beni dans la province du Nord-Kivu, plus de mille ménages déplacés survivent dans des conditions extrêmement précaires. Ces populations, fuyant les attaques répétées des rebelles des ADF dans les territoires de Lubero et Mambasa depuis près de trois ans, se retrouvent aujourd’hui privées de toute assistance humanitaire.
Selon des témoignages recueillis sur place, ces déplacés internes ont trouvé refuge dans des familles d’accueil tout aussi démunies, créant ainsi une situation de vulnérabilité généralisée. La région du Nord-Kivu, déjà éprouvée par des années de conflits armés, voit ainsi sa crise humanitaire s’aggraver de jour en jour.
Musubao Aliamini Tchetche, président de la société civile locale, tire la sonnette d’alarme : « Ils survivent ici depuis trois ans sans aide spécifique. Parmi eux, des déplacés de Mabalako, Ngazi, mais aussi de Lubero. Aucune assistance ne leur parvient ». La situation sanitaire est particulièrement critique, avec un centre de santé local qui manque cruellement de médicaments et de moyens pour faire face aux besoins croissants.
Cette crise humanitaire dans la région de Beni met en lumière les défis persistants de la protection des civils en RDC. Comment expliquer que des milliers de personnes puissent être abandonnées à leur sort pendant trois longues années ? La réponse des autorités et des organisations humanitaires semble insuffisante face à l’ampleur des besoins.
Les leaders locaux lancent un appel pressant au gouvernement congolais et à la communauté internationale : « Nous exigeons une intervention urgente, ainsi que le rétablissement durable de la paix pour permettre leur retour », insiste le président de la société civile. Cet appel résonne comme une urgence absolue dans une région où la sécurité reste précaire et où les besoins humanitaires ne cessent de croître.
La situation à Baswagha-Lubena illustre les défis complexes auxquels fait face la RDC en matière de protection des populations vulnérables. Entre la nécessité d’une assistance immédiate et l’impératif de solutions durables pour le retour des déplacés, les autorités provinciales et nationales se trouvent devant une équation difficile à résoudre.
Alors que les actualités en RDC se focalisent souvent sur les développements politiques à Kinshasa, cette crise humanitaire silencieuse dans le Nord-Kivu rappelle que de nombreuses régions du pays continuent de souffrir des conséquences des conflits armés. La réponse à cette urgence humanitaire constituera un test crucial pour la capacité de l’État à protéger ses citoyens les plus vulnérables.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
