Lors d’une conférence-débat organisée ce vendredi 4 avril à Leadership Academia University de Kinshasa, Mabolia Yenga Popol, directeur général du Cadastre minier (CAMI), a insisté sur l’importance de mobiliser la jeunesse congolaise autour des enjeux du secteur minier. Placée sous le thème « Le cadastre minier et le développement durable : mobiliser la jeunesse pour un leadership éthique », cette rencontre a permis d’éclairer les étudiants sur le rôle crucial du CAMI dans la gestion des ressources minières de la République Démocratique du Congo (RDC).
Le secteur minier, véritable poumon économique de la RDC, représente près de 30% du PIB national et constitue une source majeure de revenus pour l’État. Pourtant, malgré cette manne financière, le pays peine à transformer ces richesses en développement tangible pour sa population. Face à ce paradoxe, M. Yenga a appelé les jeunes à s’approprier les connaissances techniques et juridiques du système minier. « Il s’agit de préparer la jeunesse qui va nous remplacer demain », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence de former une relève capable de relever les défis à venir.
Les échanges ont particulièrement porté sur la nécessité de concilier exploitation minière et préservation de l’environnement. Le directeur général du CAMI a rappelé que son institution joue un rôle clé dans l’octroi des titres miniers, mais aussi dans le contrôle des activités extractives pour minimiser leur impact écologique. « Nous devons garantir que les générations futures puissent bénéficier de nos ressources naturelles sans en subir les conséquences néfastes », a-t-il martelé devant un auditoire attentif.
La question de la gouvernance minière a également été au cœur des discussions. Alors que la corruption et la prédation des ressources constituent des maux endémiques du secteur, M. Yenga a encouragé les étudiants en économie et en droit à s’engager pour transformer ce système. « Seule une jeunesse bien formée et éthique pourra mettre fin aux pratiques qui privent le pays des bénéfices de son sous-sol », a-t-il affirmé, suscitant de vives réactions parmi les participants.
Le CAMI, placé sous la tutelle du ministère des Mines, assure plusieurs missions stratégiques : gestion du domaine minier, instruction des demandes de titres, supervision des opérations de bornage. Ces responsabilités techniques cachent pourtant des enjeux politiques et économiques colossaux pour un pays dont les ressources minières attirent toutes les convoitises. La formation des futurs cadres apparaît donc comme un investissement crucial pour l’avenir de la RDC.
Cette conférence s’inscrit dans une série d’initiatives visant à rapprocher les institutions minières du monde académique. Alors que le gouvernement congolais mise sur une meilleure gestion des ressources naturelles pour booster la croissance économique, l’implication des jeunes diplômés pourrait constituer un tournant décisif. Reste à savoir si cet appel à un leadership éthique trouvera écho face aux réalités souvent brutales du terrain minier congolais.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd