L’Inspection Générale des Finances (IGF) a tenu une réunion cruciale ce mardi 1er avril 2025 avec les acteurs clés du projet des rocades de Kinshasa. Cette séance de travail, qui a réuni l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT), les sociétés SICOMINES, la Société d’Infrastructures Sino-Congolaise (SISC) ainsi que les constructeurs CREC 4 et CREC 8, avait pour objectif principal d’évaluer l’avancement des travaux et de garantir une transparence absolue dans la gestion financière du projet.
Jules Alingete Key, Inspecteur Général des Finances et Chef de service, a martelé la nécessité d’un contrôle rigoureux des coûts pour éviter toute surfacturation. « Il est primordial d’avoir une vision claire des coûts engagés et de s’assurer que chaque dépense est justifiée », a-t-il déclaré, soulignant ainsi l’engagement de l’IGF dans la lutte contre les dérives financières. Ce projet phare, qui comprend la construction de 73 kilomètres de routes en double voie avec 10 ponts, un échangeur et plusieurs tunnels, représente un investissement colossal pour la modernisation des infrastructures de la capitale.
Les représentants des entreprises chinoises et de l’ACGT ont présenté une analyse détaillée des composantes budgétaires, incluant les travaux de terrassement, d’assainissement, de signalisation et d’éclairage public. Cependant, un obstacle majeur persiste : le retard dans les expropriations des terrains. Près de 2 000 parcelles doivent encore être libérées, un processus entravé par les lenteurs administratives dans le paiement des indemnisations. « L’avenir de ces infrastructures dépend de la rapidité avec laquelle le gouvernement libérera les emprises nécessaires », a alerté Jules Alingete, appelant les autorités compétentes à accélérer les procédures.
Nicodème Nzau Nzau, Directeur Général de l’ACGT, a réaffirmé la détermination des parties prenantes à respecter les délais, malgré ces défis. « La rocade est une solution capitale pour fluidifier la circulation à Kinshasa. Nous devons donc travailler ensemble pour lever tous les obstacles », a-t-il insisté. Ce projet s’inscrit dans le cadre du contrat sino-congolais révisé, qui a vu l’investissement dans les infrastructures passer de 3,2 à 7 milliards de dollars américains, avec une participation accrue de la RDC dans le capital des entreprises concernées.
Selon les dernières données présentées au conseil des ministres, l’avancement physique des travaux atteint 38% pour la rocade Sud-Est et 62,2% pour la rocade Sud-Ouest. Ces chiffres, bien qu’encourageants, masquent mal les défis logistiques et administratifs qui pourraient compromettre l’échéance de fin 2026. L’IGF et l’ACGT maintiennent un suivi rapproché pour garantir l’efficacité des dépenses et le respect des délais, dans un contexte où chaque retard se traduit par des coûts supplémentaires.
Ce projet, lancé sous l’impulsion du Président Félix Tshisekedi, vise non seulement à désengorger Kinshasa mais aussi à stimuler l’économie locale grâce à la création d’emplois et l’amélioration des infrastructures. Les prochaines semaines seront décisives pour surmonter les obstacles liés aux expropriations, un enjeu qui conditionne la réussite de ce chantier stratégique pour la RDC.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
