Kindu, Maniema – La situation des femmes victimes de violences dans le territoire de Kabambare au Maniema nécessite une attention urgente et holistique. C’est le plaidoyer fort porté par Marie Nyombo Zaina, coordonnatrice du Réseau national des ONG pour le développement de la femme (RENADEF), à l’occasion de la clôture d’un projet soutenu par ONU-Femmes.
Durant une année, ce projet ambitieux a tenté d’apporter une réponse multidimensionnelle aux défis de protection des femmes et filles, tout en œuvrant pour la consolidation de la paix dans cette région confrontée à un contexte sécuritaire particulièrement difficile. Mais comme le souligne Mme Nyombo, le travail ne fait que commencer.
« Les défis rencontrés doivent maintenant se transformer en plaidoyer », a déclaré la coordonnatrice du RENADEF. Et pour cause : derrière les statistiques se cachent des réalités humaines dramatiques. Des femmes survivantes de violences sexuelles, souvent abandonnées par leurs conjoints, se retrouvent seules à assumer la charge de leurs enfants, sans soutien psychologique durable ni moyens de subsistance.
Le projet a certes permis d’apporter une première assistance psychologique aux victimes identifiées. Cependant, comme le relève amèrement Marie Nyombo, cette aide ponctuelle ne suffit pas. « La plupart de ces femmes se retrouvent dans une précarité extrême après le trauma initial », déplore-t-elle.
Face à ce constat alarmant, la coordonnatrice du RENADEF appelle à une mobilisation générale. Deux axes prioritaires se dégagent : la réinsertion socio-économique de ces femmes à travers la mobilisation de ressources spécifiques, et le renforcement des services juridiques locaux pour une prise en charge effective des victimes.
La question qui se pose désormais est celle de la pérennisation des actions engagées. Comment transformer l’essai d’un projet temporaire en politiques publiques durables ? Comment assurer que les femmes de Kabambare ne retombent pas dans l’oubli une fois les projecteurs éteints ?
Alors que la RDC continue de faire face à des défis majeurs en matière de protection des droits des femmes, l’exemple de Kabambare rappelle cruellement l’urgence d’agir. Les actualités RDC en matière de droits humains ne doivent pas se limiter aux constats, mais déboucher sur des actions concrètes. Le plaidoyer de Marie Nyombo Zaina ouvre la voie à ce nécessaire passage à l’acte.
Dans un pays où les actualités politiques RDC occupent souvent le devant de la scène, ce cri d’alarme pour les femmes oubliées de Kabambare mérite d’être entendu. Car derrière les grands discours sur la paix et le développement, ce sont des milliers de vies brisées qui attendent une véritable seconde chance.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
