Le gouvernement congolais fait face à un retard inquiétant dans l’adoption du projet de loi de finances rectificative pour l’exercice 2025, un texte crucial pour la stabilité économique du pays. Initialement prévu pour être approuvé en Conseil des ministres le 14 mars, selon le calendrier officiel, ce retard soulève des questions sur la capacité des autorités à gérer les défis financiers actuels.
Les pertes de recettes douanières et minières, exacerbées par l’occupation de l’Est du pays par le M23 soutenu par Kigali, pèsent lourdement sur les finances publiques. L’Inspection générale des finances (IGF) a révélé une baisse de 9 % des recettes douanières, directement liée à la chute des villes de Goma et Bukavu sous contrôle rebelle. Cette situation alarmante met en lumière les vulnérabilités économiques de la République démocratique du Congo.
Le calendrier budgétaire, signé par le ministre du Budget Aimé Boji Sangara Bamanyirue, prévoyait une série d’étapes clés : approbation par la commission économique du gouvernement le 10 mars, adoption en Conseil des ministres le 14 mars, et dépôt au bureau de l’Assemblée nationale le 17 mars. L’examen par les deux chambres devait être finalisé au plus tard le 31 mars. Pourtant, à ce jour, aucune communication officielle n’a été faite sur l’avancement du texte.
Ce retard pourrait avoir des conséquences majeures, notamment sur le doublement des rémunérations des militaires et policiers, une mesure dont le coût annuel est estimé à près de 800 millions USD. Dans un contexte où la sécurité nationale est plus que jamais cruciale, ce blocage budgétaire risque de saper les efforts de stabilisation.
Quelles sont les réelles motivations derrière ce retard ? Certains observateurs pointent du doigt des désaccords au sein du gouvernement, tandis que d’autres évoquent des pressions externes. Quoi qu’il en soit, cette situation met en évidence les défis structurels auxquels fait face la RDC en matière de gouvernance économique.
À l’heure où les actualités économiques RDC font état d’une contraction des recettes publiques, ce retard budgétaire pourrait aggraver les déséquilibres financiers. Les autorités congolaises devront rapidement trouver des solutions pour éviter un impact négatif sur la croissance nationale, déjà fragilisée par les conflits armés et les tensions régionales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
