La crise humanitaire qui secoue le Nord-Kivu continue de faire des vagues jusqu’au Haut-Katanga. Des familles déplacées, fuyant les affrontements entre les FARDC et le mouvement rebelle M23 soutenu par le Rwanda, ont trouvé refuge à Lubumbashi, où elles tentent tant bien que mal de reconstruire leur vie.
Selon nos informations, dix familles composées de 44 personnes, dont douze enfants, sont actuellement hébergées au foyer social de la commune de Kamalondo. Ces déplacés, ayant tout abandonné dans leur fuite précipitée de Goma, vivent dans des conditions extrêmement précaires, exposés aux intempéries et aux risques sanitaires, notamment l’épidémie de choléra qui sévit dans la région.
Le gouvernement provincial du Haut-Katanga est intervenu ce mardi 1er avril pour apporter une assistance humanitaire à ces victimes du conflit. Le ministre provincial de la Santé et des Affaires sociales, Joseph Sambi Bulanda, avait effectué une visite préalable pour évaluer leurs besoins. L’aide distribuée comprend des vivres (farine de maïs, riz, haricots, huile), des non-vivres (ustensiles de cuisine, seaux, braises), ainsi que des vêtements et chaussures.
Mais l’assistance ne s’arrête pas là. Dans une approche visant à favoriser l’autonomie des bénéficiaires, chaque famille a reçu une enveloppe financière destinée à la location d’un logement. Cette mesure permettra non seulement d’améliorer les conditions de vie des déplacés, mais aussi de libérer le foyer social qui accueille normalement des activités de formation professionnelle.
Le parcours de ces déplacés jusqu’à Lubumbashi témoigne des difficultés rencontrées par les civils fuyant les zones de conflit. Partis de Goma, ils ont probablement emprunté un itinéraire complexe passant par Uvira au Sud-Kivu, puis Kalemie dans le Tanganyika, combinant routes et transport fluvial sur le lac Tanganyika.
Cette situation soulève plusieurs questions : jusqu’à quand les provinces voisines devront-elles absorber l’afflux de déplacés fuyant l’insécurité au Nord-Kivu ? Comment les autorités provinciales peuvent-elles mieux coordonner leur réponse humanitaire face à cette crise prolongée ? La solidarité nationale suffira-t-elle à faire face à l’ampleur des besoins ?
Alors que les actualités en RDC continuent d’être dominées par les développements sécuritaires dans l’Est du pays, le sort des populations civiles mérite toute notre attention. Les déplacés de Kamalondo représentent une infime fraction des milliers de congolais déracinés par des années de conflits récurrents dans la région.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
