Dans un contexte politique déjà tendu, la République Démocratique du Congo (RDC) voit émerger une nouvelle polémique qui pourrait fragiliser davantage le tissu social. Le panel des experts de la société civile a saisi, ce mardi 1er avril, le procureur général près la Cour de cassation pour dénoncer des propos qu’il qualifie de « discours d’incitation à la haine ». Ces déclarations, attribuées au vice-Premier ministre des Transports et voies de communication, Jean-Pierre Bemba Gombo, auraient été tenues lors de meetings de sensibilisation des jeunes en faveur de l’adhésion à l’armée.
Selon Dieudonné Mushagalusa, coordonnateur de cette structure citoyenne, les propos de Jean-Pierre Bemba Gombo mettent en péril la cohésion nationale et le vivre ensemble. « Nous avons suivi des propos susceptibles d’être qualifiés de belliqueux, qui peuvent créer des tensions entre les Bangala et les Baswahili, ainsi que les autres communautés », a-t-il déclaré. Il ajoute que le vice-Premier ministre s’arroge des prérogatives qui ne relèvent pas de sa compétence, notamment en attribuant ou retirant arbitrairement la nationalité congolaise ou rwandaise.
Ces accusations graves soulèvent des questions sur l’équilibre fragile des relations intercommunautaires en RDC, un pays marqué par des divisions ethniques et politiques historiques. Les discours séparatistes et xénophobes, condamnés par la constitution congolaise et contraires aux valeurs des Nations unies, risquent d’enflammer des tensions déjà latentes. La société civile appelle donc à une réaction rapide des autorités judiciaires pour éviter toute escalade.
Contacté par Radio Okapi, le cabinet du vice-Premier ministre a promis de réagir ultérieurement. Cette affaire pourrait bien devenir un test pour les institutions congolaises, déjà sous pression pour garantir la stabilité et l’unité nationale. Dans un pays où les enjeux politiques et ethniques sont souvent imbriqués, chaque parole publique est scrutée à la loupe. Jean-Pierre Bemba Gombo, figure politique incontournable, se retrouve une fois de plus au cœur d’une controverse qui dépasse les simples clivages partisans.
Alors que la RDC traverse une période critique, marquée par des défis sécuritaires et économiques majeurs, ce nouvel épisode rappelle l’urgence de renforcer le dialogue intercommunautaire et de promouvoir un discours politique apaisé. Les prochains jours seront déterminants pour voir comment les autorités congolaises géreront cette crise, et si les appels à la modération seront entendus.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
