La ville de Bunia, en Ituri, respire enfin un peu mieux après une période de tension sur les prix du carburant. En effet, depuis le week-end dernier, les consommateurs ont constaté une baisse significative du prix à la pompe. Un litre d’essence, qui se négociait entre 4 000 et 6 000 francs congolais il y a quelques jours, est désormais disponible à 3 300 francs congolais. Cette diminution marque un soulagement pour les habitants et les entreprises locales, fortement impactés par cette flambée des prix.
Cette baisse inattendue s’explique par l’arrivée massive de camions-citernes transportant des produits pétroliers dans la région. Ces véhicules, bloqués pendant des semaines à la cité frontalière de Mahagi, ont enfin pu rejoindre Bunia grâce à une opération de sécurisation menée par les forces militaires. La route nationale numéro 27 (RN27), théâtre d’affrontements récurrents entre les miliciens de la CODECO et l’armée ougandaise (UPDF), a été sécurisée pour permettre le passage de ces convois essentiels.
La situation était particulièrement critique depuis le 24 mars dernier, date à laquelle plusieurs stations-service de Bunia avaient fermé leurs portes en raison de l’insuffisance de stock. Les prix avaient alors atteint des sommets, mettant à mal le pouvoir d’achat des habitants et perturbant les activités économiques locales. Danny Mugisa, président des importateurs pétroliers, avait pointé du doigt l’arrêt du trafic sur la RN27 comme principale cause de cette crise. Les affrontements près de Fataki avaient en effet rendu la route impraticable, bloquant des centaines de camions-citernes à Mahagi.
Cette amélioration de la situation soulève cependant des questions sur la durabilité de cette baisse des prix. Les experts économiques s’interrogent sur la capacité des autorités à maintenir la sécurité sur la RN27, un axe vital pour l’approvisionnement en carburant de la région. Si les escortes militaires ont permis de désengorger temporairement la situation, une solution pérenne devra être trouvée pour éviter de nouvelles pénuries et flambées des prix.
Par ailleurs, cette crise met en lumière la vulnérabilité de l’économie locale face aux aléas sécuritaires. Bunia, comme d’autres villes de l’Ituri, dépend largement des importations de produits pétroliers pour son fonctionnement quotidien. Une interruption prolongée de l’approvisionnement pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les secteurs clés tels que les transports, l’agriculture et même les services de santé.
En conclusion, si la baisse actuelle du prix du carburant est une bonne nouvelle pour les habitants de Bunia, elle ne doit pas masquer les défis structurels auxquels fait face la région. La sécurisation des axes routiers et la diversification des sources d’approvisionnement apparaissent comme des priorités pour assurer une stabilité économique à long terme. Les autorités locales et nationales devront redoubler d’efforts pour éviter que de telles crises ne se reproduisent à l’avenir.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net