La rupture du pont sur la rivière Lenda dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, plonge la région dans une crise multidimensionnelle. Cet incident survenu ce week-end dernier après le passage d’un camion surchargé paralyse désormais la vie socio-économique de toute une communauté.
Selon Macaire Sivikunulwa, chef du secteur de Bapere, cet ouvrage stratégique de 12 mètres constituait l’unique lien entre les deux rives. Sa destruction coupe littéralement la région en deux, avec des conséquences immédiates sur les activités quotidiennes des habitants.
Les paysans se retrouvent brutalement privés d’accès à leurs champs. Comment assurer la sécurité alimentaire dans ces conditions ? Les récoltes en cours risquent de pourrir sur place, menaçant directement les moyens de subsistance de centaines de familles. Une situation d’autant plus préoccupante que la région compte parmi les greniers agricoles du Nord-Kivu.
Le secteur éducatif n’est pas épargné. Des centaines d’élèves se voient contraints d’interrompre leur scolarité, leur trajet scolaire étant devenu impraticable. Quel avenir pour cette jeunesse privée d’éducation ? La fracture éducative s’ajoute ainsi à la fracture infrastructurelle.
Le drame humain vient compléter ce sombre tableau. Les autorités locales rapportent le décès par noyade d’un résident ayant tenté de traverser la rivière à gué. Une mort évitable qui souligne l’urgence de la situation et les risques quotidiens auxquels sont désormais exposés les habitants.
Face à cette crise, l’appel des autorités locales résonne comme une ultime alerte. Macaire Sivikunulwa en appelle à une intervention urgente du gouvernement pour la reconstruction de cet axe vital. Sans solution rapide, c’est toute l’économie locale qui risque de s’effondrer, avec des répercussions sur les marchés avoisinants jusqu’à Goma, la capitale provinciale.
Cet incident met en lumière la fragilité des infrastructures dans les zones rurales de la RDC. Alors que le pays mise sur le développement de ses régions, des cas comme celui de Lubero rappellent l’impérieuse nécessité d’investir dans des ouvrages durables. La question qui se pose désormais : combien de drames faudra-t-il encore pour que les infrastructures provinciales bénéficient de l’attention qu’elles méritent ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net