Dans une déclaration alarmante rendue publique ce lundi 31 mars, l’ONG Badilika a tiré la sonnette d’alarme sur les violations massives des droits humains perpétrées par les rebelles du M23 dans les villes de Bukavu (Sud-Kivu) et Goma (Nord-Kivu). Cette organisation congolaise, spécialisée dans la protection des droits fondamentaux, dénonce avec véhémence une série d’atrocités commises contre des jeunes civils dans ces régions en proie à l’insécurité.
Selon le communiqué de Badilika, les forces rebelles se livreraient à des pratiques d’une brutalité inouïe lors d’opérations nocturnes. Patrick Nguka, responsable de l’ONG, décrit des scènes cauchemardesques où des jeunes sont enlevés, torturés, fouettés, suspendus à des cordes ou même soumis à des simulacres d’électrocution dans des centres d’interrogatoire clandestins. Ces méthodes rappellent les pires heures des conflits qui ont ensanglanté l’Est de la République Démocratique du Congo.
Les chiffres avancés par l’organisation sont particulièrement édifiants : pas moins de 8 meurtres quotidiens seraient recensés dans les chefs-lieux des deux provinces, tandis que 25 jeunes subiraient quotidiennement des sévices corporels. Ces statistiques macabres, si elles sont confirmées, témoignent d’une escalade sans précédent de la violence dans cette région déjà meurtrie par des décennies de conflits.
Face à cette situation intolérable, Badilika lance un appel pressant à la mobilisation nationale et internationale. L’ONG exige l’ouverture immédiate d’enquêtes approfondies pour identifier les responsables de ces exactions et leur traduction devant la justice. « Ces actes constituent des crimes graves au regard du droit international et ne sauraient rester impunis », insiste Patrick Nguka dans son communiqué.
La situation dans les Kivus demeure particulièrement préoccupante malgré les efforts de pacification. Les rebelles du M23, actifs dans la région depuis plusieurs années, continuent de défier l’autorité de l’État en imposant leur loi par la terreur. Les jeunes semblent particulièrement visés par ces campagnes d’intimidation, peut-être pour briser toute velléité de résistance dans la population civile.
Badilika rappelle à la communauté internationale ses obligations en matière de protection des droits humains et appelle à une réaction urgente pour mettre fin à ces violations systématiques. L’ONG exhorte également les autorités congolaises à redoubler d’efforts pour rétablir l’ordre et la sécurité dans ces provinces stratégiques.
Cette nouvelle alerte intervient dans un contexte régional tendu, où les violations des droits de l’homme semblent prendre une ampleur inquiétante. La question se pose : jusqu’où faudra-t-il que la violence monte avant que la communauté internationale ne prenne des mesures concrètes pour protéger les populations civiles de l’Est de la RDC ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net