Dans un élan de spiritualité et de quête de paix, la communauté musulmane du Sud-Kivu a marqué la fin du Ramadan par un message fort adressé aux autorités et à la population congolaise. Dimanche 30 mars, au stade de la Concorde de Kadutu à Bukavu, des milliers de fidèles se sont rassemblés pour célébrer l’Aïd al-Fitr, tout en lançant un appel pressant à la cessation des hostilités et à la priorisation de la paix en République Démocratique du Congo.
Les imams, figures spirituelles et morales de la communauté, ont insisté sur l’urgence de rétablir la stabilité dans la région, particulièrement éprouvée par les récents affrontements impliquant le groupe armé M23. “L’important était que les musulmans étaient venus, ils ont prié pour leurs vies, pour la paix en RDC”, a déclaré l’un des imams présents, soulignant l’importance de la prière comme vecteur d’espoir et de réconciliation.
Cette célébration revêt une symbolique particulière, étant la première depuis la prise de Bukavu par le M23. Un contexte qui a pesé sur les esprits, mais qui n’a pas entamé la détermination des fidèles à prôner la cohésion sociale. “Pour la communauté musulmane, nous appelons les autorités politico-administratives et les autorités religieuses à s’engager pour prendre en charge toutes les questions pouvant améliorer les conditions de vie de la population congolaise en général, et surtout la question de la paix doit être prioritaire”, a ajouté un autre participant, rappelant l’impératif de mettre fin à la psychose qui règne dans la région.
Les messages délivrés lors de cette cérémonie transcendent les clivages religieux et politiques. Ils reflètent une aspiration commune à la stabilité et au développement, thèmes centraux des actualités RDC ces derniers mois. La solidarité et l’unité ont été érigées en principes cardinaux pour surmonter les défis sécuritaires et socio-économiques auxquels fait face le pays.
Dans un pays où les tensions persistent, notamment dans l’est de la RDC, ces appels à la paix résonnent comme un rappel à l’ordre pour les décideurs. Les musulmans du Sud-Kivu, par leur rassemblement, ont montré que la foi peut aussi être un levier pour la pacification des cœurs et des territoires. Leur message, porteur d’espoir, invite à une réflexion collective sur les moyens de parvenir à une paix durable, condition sine qua non pour le progrès de la nation.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd