Dans un contexte politique congolais déjà tendu, la récente rencontre entre Franck Diongo, figure de l’opposition, et les dirigeants de l’Alliance Fleuve Congo et du M23 (AFC/M23) à Kampala, en Ouganda, suscite des interrogations. Cette démarche, présentée comme une simple consultation par Diongo, ne manque pas d’alimenter les spéculations sur les alliances politiques en gestation. Le président du Mouvement lumumbiste progressif (MLP) se défend de toute collaboration avec la rébellion, affirmant plutôt chercher des solutions à la crise qui secoue la République Démocratique du Congo (RDC).
« Je suis dans une démarche de sauver le pays et je dois faire tout ce que je peux et partir là où je le voudrais. Je rencontrerai n’importe quel Congolais qui peut aider à ce qu’on trouve la solution aux problèmes de la crise », a déclaré Franck Diongo à Actualite.cd. Cette déclaration, bien que noble dans son intention, ne dissipe pas les doutes quant aux motivations réelles de ces rencontres. Diongo, en exil politique en Belgique depuis juin 2024, se présente comme une victime de persécutions politiques, ajoutant une couche de complexité à son engagement.
Les questions soulevées par Diongo à l’encontre du président Félix Tshisekedi sont tout aussi révélatrices des tensions politiques actuelles. « Pourquoi on ne pose pas la question à Félix Tshisekedi : qu’est-ce qu’il s’est dit avec Kagame ou avec le président de l’Angola ? », interroge-t-il. Ces propos mettent en lumière les doubles standards souvent reprochés aux acteurs politiques congolais, où les alliances et les négociations secrètes sont monnaie courante.
Par ailleurs, l’adhésion de Rex Kazadi, candidat à la dernière présidentielle, à l’AFC-M23 depuis Kampala, ajoute une dimension supplémentaire à cette affaire. Cette convergence d’intérêts entre opposants et rebelles soulève des questions sur l’avenir de la stabilité politique en RDC. Les actualités RDC se font l’écho de ces développements, alors que la région des Grands Lacs reste un foyer de tensions géopolitiques.
Dans ce climat d’incertitude, la loyauté des acteurs politiques est plus que jamais scrutée. Franck Diongo, tout en se défendant de toute trahison, semble jouer un jeu dangereux. Ses rencontres avec des figures controversées comme Corneille Nangaa et Bertrand Bisimwa ne font qu’attiser les craintes d’une radicalisation de l’opposition. La politique RDC est-elle en train de basculer vers une nouvelle phase de confrontation ?
En attendant, les nouvelles congolaises continuent de refléter une réalité complexe, où les alliances se font et se défont au gré des intérêts. La communauté internationale, tout comme les Congolais, observe avec attention ces développements, conscients que l’équilibre précaire de la région pourrait être rompu à tout moment. La question reste posée : ces consultations aboutiront-elles à une solution durable ou ne sont-elles que le prélude à de nouvelles turbulences ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
