Dans un contexte politique congolais marqué par des tensions persistantes, la rencontre entre le conseiller spécial du président de la République en matière de sécurité, Eberande Kolongele, et le Nonce Apostolique, Mitja Leskovar, ce lundi 31 mars, a ravivé les débats autour de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des consultations politiques initiées par le pouvoir en place, mais qui peinent à convaincre l’opposition et la société civile.
Le représentant du pape en RDC a souligné l’importance du dialogue pour résoudre les crises qui secouent le pays, notamment dans l’est où les violences continuent de faire des victimes. « C’est extrêmement important de se mettre autour d’une table et de trouver des solutions à travers le dialogue, parce que comme nous le savons, les solutions violentes n’apportent pas une paix durable », a déclaré Mgr Leskovar. Un message qui résonne comme un appel à la raison face à l’escalade des tensions.
Le prélat catholique a également évoqué le « Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en République Démocratique du Congo et dans les Grands Lacs », une initiative portée par la CENCO et l’ECC. Pourtant, ce programme, censé favoriser un dialogue inclusif, ne bénéficie pas du soutien du pouvoir en place. Une absence de soutien qui interroge sur la réelle volonté des autorités de promouvoir une réconciliation nationale.
Une semaine après le lancement des consultations, l’opposition et la société civile brillent par leur absence. Les critiques fusent, notamment du côté de la coalition LAMUKA, qui dénonce une « union sacrée qui consulte l’union sacrée pour un gouvernement de l’union sacrée ». Une formule cinglante qui résume le scepticisme ambiant quant à la sincérité de cette démarche. Les opposants y voient une manœuvre politique visant à légitimer le pouvoir en place plutôt qu’à instaurer un véritable dialogue.
Alors que les tensions politiques persistent et que les violences dans l’est du pays ne faiblissent pas, la question reste entière : ces consultations aboutiront-elles à un gouvernement d’union nationale crédible, ou ne seront-elles qu’une énième mascarade politique ? Dans un pays où les promesses de dialogue ont souvent été trahies, la méfiance est de mise. Les prochains jours seront déterminants pour savoir si cette initiative peut rompre avec les échecs passés ou si elle s’inscrira dans la longue liste des occasions manquées.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd