La cité de Bolobo, dans la province du Mai-Ndombe, a été le théâtre de violences intercommunautaires qui ont entraîné la mort d’au moins trois personnes et l’incendie d’une quarantaine de maisons. Ces événements tragiques s’inscrivent dans un contexte de tensions persistantes entre les communautés Nunu et Teke, exacerbées par l’installation controversée d’un chef coutumier Teke à Bolobo, chef-lieu du territoire, depuis février dernier.
Face à cette situation explosive, le gouverneur du Mai-Ndombe, Lebon Nkoso Kevani, s’est rendu sur place pour tenter d’apaiser les esprits et restaurer la paix. Dans un discours empreint d’urgence, il a lancé un vibrant appel à l’unité et à la cohabitation pacifique. « Nous demandons à nos compatriotes qui se cachent encore dans la forêt de revenir. Nous œuvrons pour instaurer une paix durable ici à Bolobo », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de la cohésion sociale pour le développement de la région.
Le gouverneur n’a pas manqué de dénoncer les manœuvres politiques qui attisent le conflit, mettant en garde les instigateurs présumés. « Nous sommes venus ici à Bolobo pour atténuer cette situation, car on ne peut pas parler de développement là où il y a des conflits et des incendies de maisons », a-t-il martelé. Ces propos révèlent la complexité d’une crise où les enjeux coutumiers se mêlent aux calculs politiques, dans une région déjà fragilisée par d’autres conflits intercommunautaires.
En effet, la province du Mai-Ndombe est également le théâtre d’un autre conflit sanglant opposant les peuples Teke et Yaka dans le territoire de Kwamouth depuis 2022. Ce conflit, qui a fait des milliers de victimes, pèse lourdement sur la stabilité régionale et complique les efforts de pacification à Bolobo. Comment sortir de ce cycle de violence ? La question reste ouverte, alors que les autorités tentent de trouver des solutions durables.
Les récentes violences à Bolobo soulignent une fois de plus la fragilité de la cohésion sociale dans certaines régions de la RDC. Entre traditions coutumières, rivalités politiques et enjeux territoriaux, les défis sont immenses pour les autorités provinciales et nationales. La situation à Bolobo sera-t-elle le prélude à une escalade des violences ou marquera-t-elle le début d’un processus de réconciliation ? L’engagement du gouverneur Kevani et la réponse des communautés locales seront déterminants dans les jours à venir.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net