La scène politique congolaise est marquée par une impasse persistante, alors que l’opposition maintient son refus catégorique de participer au dialogue politique initié par le Président Félix Tshisekedi. Qualifié de « mascarade politique » par ses détracteurs, ce processus est perçu comme un stratagème visant à consolider un pouvoir déjà contesté. Les opposants, inflexibles, réclament une médiation menée par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), seules entités jugées capables de garantir un cadre inclusif et crédible.
Malgré les appels pressants lancés par des figures comme l’ancien Premier ministre Samy Badibanga, qui exhorte l’opposition à défendre ses revendications dans l’arène politique, celle-ci campe sur ses positions. Un boycott qui s’étend également aux consultations prévues pour la société civile et la diaspora congolaise, où la participation reste quasi inexistante. Certaines organisations affirment même n’avoir jamais reçu d’invitation, soulevant des questions sur la transparence du processus.
La Société Civile Forces Vives, l’une des structures les plus influentes du pays, a posé des conditions préalables à toute participation. Dans une lettre ouverte adressée au conseiller spécial du président en matière de sécurité, elle exige des garanties concrètes pour la protection de ses membres, dont plusieurs sont en exil ou vivent dans des zones sous occupation. « Participer sans ces assurances équivaudrait à une insouciance coupable », peut-on lire dans le document, qui dénonce par ailleurs l’inaction des autorités face aux violences et persécutions ciblant ses militants.
Cette crispation politique intervient dans un contexte où les élections de décembre 2023 continuent de diviser. L’opposition, qui les juge entachées de fraudes, voit dans ce dialogue une manœuvre pour légitimer un pouvoir qu’elle estime illégitime. Une situation qui risque d’aggraver les tensions, alors que la RDC traverse une période critique marquée par des défis sécuritaires, économiques et sociaux majeurs.
Quelles sont les réelles intentions derrière ce dialogue ? Est-il encore possible de trouver un terrain d’entente dans un climat aussi polarisé ? Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir politique du pays, alors que la pression internationale et locale monte pour une résolution pacifique de la crise. Sans une véritable volonté de compromis, la RDC pourrait s’enliser davantage dans une impasse aux conséquences imprévisibles.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd