La capitale congolaise, Kinshasa, est aujourd’hui confrontée à une crise de mobilité sans précédent. Les habitants de la mégalopole vivent au rythme des embouteillages monstres qui paralysent quotidiennement les principales artères de la ville. Une situation qui interpelle tant les autorités que les usagers de la route, et qui pose la question cruciale : comment sortir de cet enfer routier ?
Les axes majeurs comme les boulevards du 30 Juin, Lumumba, Sendwe et Triomphal, pourtant dotés de quatre bandes de circulation, sont le théâtre de bouchons interminables. Les croisements stratégiques deviennent rapidement des points de congestion, où les véhicules s’empilent dans un chaos indescriptible. L’avenue Sendwe, entre Pont Cabus et la Première Rue à Limete, illustre parfaitement cette réalité, tout comme les tronçons entre les 7ᵉ et 14ᵉ Rues de Limete.
Le centre-ville n’est pas épargné. Les avenues Batetela, Royal, ainsi que les croisements avec l’ex-avenue du 24 novembre et de la Place de la Poste jusqu’à la BCDC, sont régulièrement paralysés. Les automobilistes passent des heures dans leurs véhicules, impuissants face à l’immobilisme du trafic. Comment en est-on arrivé à une telle situation dans la plus grande ville francophone d’Afrique ?
La réponse réside dans un cocktail explosif de facteurs. La vétusté du réseau routier est le premier élément à pointer du doigt. Les nids-de-poule et les routes impraticables poussent tous les véhicules à se concentrer sur les rares tronçons encore en état, créant ainsi des goulots d’étranglement. Les avenues Mondjiba, de Libération, des Huileries et Poids Lourds en sont des exemples frappants, tout comme les voies adjacentes Kasa-Vubu, Kabambare, Bokasa et Flambeau, devenues quasiment inutilisables.
Mais le mauvais état des routes n’explique pas tout. Les tracasseries policières et l’indiscipline notoire des conducteurs aggravent considérablement la situation. Certains n’hésitent pas à emprunter le sens contraire, créant ainsi des situations dangereuses et bloquant davantage la circulation. Ces comportements, combinés à l’absence de mesures efficaces pour fluidifier le trafic, transforment les déplacements urbains en véritable parcours du combattant.
Face à cette crise, quelles solutions peuvent être envisagées ? Les mesures prises par les autorités publiques semblent jusqu’ici insuffisantes pour endiguer le phénomène. La réhabilitation urgente du réseau routier apparaît comme une priorité absolue, tout comme la mise en place d’un système de transport public efficace et la sensibilisation des usagers de la route. Sans une action concertée et déterminée, Kinshasa risque de continuer à s’enliser dans ces embouteillages chroniques qui affectent non seulement la qualité de vie des habitants, mais aussi l’économie de toute la région.
La situation actuelle à Kinshasa soulève des questions fondamentales sur l’urbanisme et la gestion des grandes métropoles africaines. Alors que la population continue de croître, comment les villes du continent peuvent-elles éviter ce genre de paralysie urbaine ? L’exemple de la capitale congolaise devrait servir d’avertissement et inciter à une réflexion approfondie sur les politiques de mobilité urbaine en Afrique.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net