Dans un contexte marqué par des tensions sécuritaires persistantes dans la province de l’Ituri, une journée de sensibilisation aux droits des femmes et des jeunes filles a été organisée par la MONUSCO à Bogoro, dans le territoire de Djugu. Cet événement a rassemblé une centaine de participantes venues des entités de Walendu Tatsi, Walendi Bindi et Bahema-Sud, toutes unies autour d’un message fort : la paix durable ne peut être imposée de l’extérieur, mais doit émerger d’une prise de conscience collective.
Les femmes présentes ont insisté sur l’importance de revenir aux valeurs traditionnelles congolaises pour restaurer la stabilité dans la région. « Même avec l’armée ougandaise, la solution passe par nous, hommes et femmes congolais », ont-elles martelé. Leur appel à l’unité et au dialogue résonne comme un plaidoyer pour une approche endogène de la résolution des conflits. Une participante de Bahema-Sud a illustré cette vision : « Si un problème survient, nous devons nous asseoir autour d’une table pour trouver une solution. Nous ne voulons plus de guerre, mais l’unité ».
La section Genre de la MONUSCO a renforcé ce message en exhortant les habitants à mettre de côté les égoïsmes pour permettre à la province de se développer équitablement. Les intervenants ont rappelé que chaque citoyen doit bénéficier des richesses locales, soulignant l’importance d’un leadership inclusif. Cet appel intervient dans un paysage où les femmes sont particulièrement vulnérables, souvent victimes de violences, d’exploitation et d’abus sexuels selon les organisations locales.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts continus de la MONUSCO pour promouvoir les droits des femmes et des jeunes filles en RDC. Elle met en lumière le rôle crucial que jouent les femmes congolaises dans la construction de la paix, notamment dans les régions en proie à l’insécurité comme l’Ituri. Les participantes ont également souligné la nécessité de renforcer les mécanismes de protection des droits humains et d’impliquer davantage les femmes dans les processus de prise de décision.
Alors que la RDC continue de faire face à des défis complexes en matière de sécurité et de développement, cette journée de sensibilisation rappelle que les solutions les plus durables sont souvent celles qui émanent des communautés elles-mêmes. Le message des femmes de Bogoro est clair : la paix ne peut être importée, elle doit être cultivée localement, à travers le dialogue, la tolérance et le retour aux valeurs ancestrales qui ont longtemps uni les Congolais.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
