Dans un contexte sécuritaire toujours fragile au Nord-Kivu, une lueur d’espoir se dessine pour le secteur éducatif du territoire de Lubero. Le colonel Alain Kiwewa, administrateur du territoire, a annoncé ce lundi 31 mars une reprise significative des activités scolaires, avec 80 % des établissements de Lubero-Centre et ses environs ayant rouvert leurs portes après plusieurs semaines de fermeture.
Cette interruption forcée des cours était directement liée à l’avancée des rebelles du M23 dans le sud du territoire, ainsi qu’à l’occupation de certaines infrastructures scolaires par les familles des militaires des FARDC et des groupes d’autodéfense Wazalendo. Une situation qui avait plongé élèves et enseignants dans l’incertitude, risquant de compromettre toute une année académique.
« Nous avons ordonné aux dépendants des militaires et des Wazalendo de libérer les salles de classe », a déclaré le colonel Kiwewa, soulignant les efforts déployés pour reloger ces familles dans d’autres lieux. Une décision qui semble porter ses fruits, permettant à des milliers d’élèves de retrouver le chemin de l’école.
Mais derrière cette bonne nouvelle se cachent plusieurs questions cruciales. Jusqu’à quand cette accalmie durera-t-elle dans cette région en proie à des tensions récurrentes ? Comment garantir la sécurité des élèves et enseignants dans un environnement toujours instable ? Et surtout, comment rattraper le retard accumulé pendant ces semaines d’interruption ?
Les autorités locales assurent que la sécurité reste une priorité absolue pour éviter une année blanche. Cependant, les défis sont nombreux : infrastructures parfois endommagées, matériel scolaire manquant, et surtout un climat psychologique marqué par la peur des combats qui pourraient reprendre à tout moment.
Cette reprise partielle des activités scolaires dans le Nord-Kivu illustre la résilience du système éducatif congolais face aux crises. Elle montre aussi l’importance cruciale de l’éducation, même – et surtout – dans les situations d’urgence. Reste à savoir si cette fragile reprise pourra se transformer en retour durable à la normale, ou si elle ne sera qu’un répit temporaire dans une région trop souvent secouée par les violences.
Alors que la RDC continue de faire face à des défis sécuritaires complexes dans l’est du pays, la question de la protection des écoles et de la continuité éducative demeure plus que jamais d’actualité. Un enjeu fondamental pour l’avenir de toute une génération d’enfants congolais.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net