Dans un discours marquant son entrée en fonction, Claude Kumpel Mpasi, nouveau président de l’assemblée provinciale du Kwilu, a tracé une ligne claire pour la législature naissante. Face aux défis structurels de cette jeune province créée en 2015, le ton est à l’urgence économique et à la moralisation des finances publiques.
« Toute personne, auteur ou complice de détournement, sa place c’est la prison », a lancé sans ambages le président Mpasi, dans une déclaration qui fera date. Ce coup de semonce intervient dans un contexte où les recettes locales peinent à répondre aux immenses besoins de reconstruction de la province. Le message est clair : l’ère des malversations financières serait révolue sous sa présidence.
L’assemblée provinciale du Kwilu se voit assigner une mission précise : produire une législation proactive pour booster les revenus provinciaux. Deux axes prioritaires émergent de son discours. D’abord, la modernisation du cadre juridique, notamment dans le domaine sensible des marchés publics, où les compétences provinciales doivent être pleinement exploitées comme le prévoit la Constitution.
Ensuite, le renforcement de la Direction générale des recettes du Kwilu (DGREK) apparaît comme une condition sine qua non. « L’attente des rétrocessions (40% des recettes) ne doit pas paralyser les initiatives locales », a martelé le président, soulignant ainsi la nécessité d’une autonomie financière progressive. Un discours qui résonne particulièrement dans cette province encore marquée par les séquelles du démembrement du Grand Bandundu.
Sur le plan politique, l’approche de Claude Kumpel Mpasi semble calculée. En plaçant la barre très haut dès son entrée en fonction, le nouveau président de l’assemblée provinciale prend un risque mesuré. Sa crédibilité future se jouera sur sa capacité à transformer ces déclarations d’intention en réformes concrètes. La question des recettes locales au Kwilu devient ainsi un test décisif pour l’ensemble de la classe politique provinciale.
Les prochains mois diront si cette fermeté affichée contre les malversations financières se traduira par des actions tangibles. Une chose est certaine : le Kwilu entre dans une ère de redevabilité accrue, où la transparence dans la gestion des deniers publics n’apparaît plus comme une option, mais comme une exigence incontournable. Reste à savoir si les députés provinciaux sauront relever ce défi législatif crucial pour l’avenir de leur territoire.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net