Dans la zone de santé rurale de Mutwanga, au Nord-Kivu, une crise sanitaire silencieuse frappe l’orphelinat « Tukinge Yatima ». Quinze cas de rougeole y ont été enregistrés en six semaines, selon Des Anges Maliro, responsable du centre qui abrite près de 500 enfants. Un chiffre qui pourrait rapidement grimper en flèche, alertent les acteurs locaux. La promiscuité dans les dortoirs où dorment jusqu’à quatre enfants par lit crée un terreau idéal pour la propagation du virus. « Quand l’un est atteint, les autres le seront aussi », déplore Mme Maliro, les mains liées par des stocks de médicaments insuffisants. Les équipes médicales sur place, bien que mobilisées, manquent cruellement de moyens pour endiguer cette épidémie. Cette situation met en lumière les défis sanitaires persistants dans les régions frontalières de la RDC. L’orphelinat, situé au poste frontalier de Kasindi-Lubiriha, symbolise à lui seul les vulnérabilités d’une zone où cohabitent précarité économique et flux transfrontaliers. La responsable lance un appel urgent aux autorités congolaises et aux ONG : « Il faut renforcer d’urgence les stocks de médicaments dans les hôpitaux de référence comme le Louis Bâché ». Les acteurs humanitaires présents dans la région – MSF, UNICEF ou la Croix-Rouge – sont interpellés. La rougeole, maladie évitable par la vaccination, continue pourtant de faire des ravages. Une contradiction qui questionne l’efficacité des campagnes de vaccination dans ces zones reculées. Alors que la RDC lutte simultanément contre d’autres épidémies, cette nouvelle alerte rappelle l’urgence d’une couverture sanitaire universelle.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net