Kinshasa, laboratoire d’une révolution écologique et féminine ? C’est le pari audacieux lancé samedi 29 mars par des centaines de femmes réunies à la Grande Poste. Sous l’impulsion du Réseau des Femmes Entrepreneures Sociales du Congo, cette conférence a transformé les défis environnementaux de la capitale en chantier d’autonomisation économique. « Nous voulons montrer au président Félix Tshisekedi que les déchets plastiques étouffant Kinshasa peuvent devenir une mine d’or verte », clame Miriam Sefu Onasaka, coordonnatrice nationale du réseau. Son discours pulse entre urgence écologique et souveraineté alimentaire : production de gaz domestique à partir des ordures, développement de semences bio locales, promotion d’une consommation 100% congolaise… Derrière ces projets, une ambition : faire des femmes kinoises les architectes d’un nouveau modèle de cité. Christophe Zola de la Fondation Maggy Ngoyi enfonce le clou : « L’environnement propre n’est pas un luxe, c’est le premier maillon du développement. Et qui mieux que les femmes, premières victimes des insalubrités, peut en être la cheville ouvrière ? » La rencontre a surtout révélé une génération montante de leaders féminines. Mimi Modjaka du projet « Transforme » a martelé un message clair aux participantes : « Les subventions gouvernementales existent. À vous de les arracher par des projets innovants. » Une stratégie payante : le réseau collabore déjà avec ONU Femmes pour lutter contre les violences genrées et promouvoir l’entrepreneuriat vert. Reste une question cruciale : cette mobilisation citoyenne parviendra-t-elle à infléchir les politiques urbaines d’une mégapole classée parmi les plus polluées au monde ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net