La République démocratique du Congo (RDC) traverse une crise sanitaire d’une ampleur alarmante. Dans les provinces de l’Est, en proie aux conflits armés, l’épuisement des stocks de médicaments et de vaccins menace des millions de vies. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme ce vendredi 28 mars, dénonçant des coupes budgétaires drastiques et un accès humanitaire entravé. Le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri sont désormais aux prises avec des foyers de maladies infectieuses, tandis que les systèmes de santé locaux frôlent l’effondrement. « Dans le seul Nord-Kivu, 1,5 million de personnes sont privées de services de santé essentiels », a déclaré le Dr Thierno Baldé, coordinateur de l’OMS à Goma. Vaccination, soins prénatals, traitements contre le VIH… Les programmes vitaux sont suspendus, faute de financements. Les stocks de vaccins contre la rougeole ou le mpox – anciennement variole du singe – ne couvrent plus que deux semaines de besoins. Une situation d’autant plus critique que la région compte près de 10 000 cas de mpox recensés depuis janvier. Les conséquences des restrictions budgétaires sont implacables : le budget santé 2025 du HCR a été réduit de 87 % par rapport à 2024. Résultat ? Des centres de santé surchargés, des médicaments essentiels introuvables et une recrudescence du choléra liée au manque d’eau potable. « Les maladies infectieuses se moquent des frontières », rappelle Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, soulignant le risque pandémique global. Parmi les victimes collatérales, les survivantes de violences sexuelles. L’OMS est désormais le seul fournisseur de kits anti-VIH dans certaines zones. « Le conflit a entraîné des niveaux effroyables de violences, mais nous perdons nos moyens d’action », déplore le Dr Baldé. Malgré tout, une lueur d’espoir : 4 000 personnes ont été vaccinées contre le mpox ces dernières semaines, un « exploit » dans ce contexte chaotique. Alors que 13 millions de déplacés – dont la moitié d’enfants – risquent de sombrer dans une catastrophe sanitaire, la communauté internationale restera-t-elle spectatrice ? Pour l’ONU, la réponse financière urgente est un impératif moral… et épidémiologique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net