Dans une missive incendiaire adressée aux présidents Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, Jean-Claude Mputu, citoyen congolais, dresse un réquisitoire implacable sur la gestion du pays. Alors que la RDC traverse une crise multidimensionnelle – agression extérieure, divisions internes, effondrement économique –, l’auteur pointe une responsabilité commune : « Vous êtes tous deux responsables du désastre actuel ». Le texte, d’une rare virulence, rappelle les heures sombres des deux mandats : répressions sanglantes, scandales miniers, promesses électorales trahies. « Le mystérieux suicide de Chérubin Okende », « les contrats Ventora signés avec Dan Gertler » : chaque accusation frappe comme un coup de marteau. La symbolique est forte : en citant Lumumba et Mobutu, Mputu place ses cibles dans la lignée des « fossoyeurs de la nation ». Mais au-delà du procès, l’appel contient une dimension prophétique. En invoquant le livre d’Esther – « le secours viendra d’ailleurs » –, l’auteur prévient : le peuple congolais pourrait se passer de ses dirigeants historiques. Une menace voilée qui résonne avec la colère populaire perceptible dans les rues de Kinshasa et Goma. Quelle portée pour cet ultimatum ? Les observateurs notent que ce cri du cœur s’inscrit dans un contexte particulier : pression accrue des groupes armés à l’Est, report du dialogue national, et recompositions politiques régionales. La balle est désormais dans le camp des intéressés. Accepteront-ils ce « dialogue sous l’égide des forces vives » avant que « l’Histoire ne les efface » ? La réponse déterminera peut-être le destin de la Troisième République.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd