Les conditions de vie dans le site de déplacés de Fataki, situé dans l’Ituri, alimentent une inquiétude croissante. Cette région, ravagée par des affrontements intermittents entre la milice CODECO et les troupes ougandaises, offre un tableau poignant des souffrances humaines d’une population forcée à fuir son domicile.
Sur place, un déplacé interrogé, et qui a préféré garder l’anonymat, a exprimé un cri d’alarme désespéré : « Nous voulons le retour de la paix car les conditions dans lesquelles nous vivons sont insupportables ». Une déclaration qui en dit long sur la détresse des milliers de personnes regroupées dans ce site de fortune. Ces réfugiés internes, contraints à la fuite, passent leurs nuits à la belle étoile, sous la menace constante d’attaques et des conditions extrêmes du climat sans la moindre assistance sanitaire ou infrastructure adaptée. Leur quotidien est marqué par un manque criant d’eau potable et l’impossibilité de se soigner sur place.
Le drame se multiplie : des femmes, des enfants et des personnes âgées dorment dans l’insécurité et sont exposées aux intempéries. La journée, ces déplacés doivent retourner à leurs domiciles pour des besoins primaires, notamment hygiéniques. Un déplacement périlleux qui reflète leur vulnérabilité permanente. Sans accès à des installations sanitaires au site d’accueil, les risques de maladies prolifèrent. Ce déplacé déplore également l’absence quasi totale de structures de soin : « Pour les personnes qui sont malades, elles vont se faire soigner à Bule, à 15 kilomètres de Djaiba, car ici il n’y a ni infrastructure sanitaire, ni corps soignant ». À cela s’ajoute l’impossibilité de s’approvisionner en eau potable, élément pourtant vital pour leur survie.
La tragédie des déplacés de Fataki illustre une réalité trop souvent ignorée dans les crises prolongées : au-delà des combats, ce sont des vies qui basculent dans une lutte pour la survie quotidienne. Dans ce contexte, le retour à la paix apparaît comme une urgence absolue. Une paix qui, selon ces victimes, est la seule issue pour reprendre une vie digne et retrouver un semblant de sécurité.
La situation met en lumière l’urgente nécessité d’interventions humanitaires pour fournir eau potable, soins de santé et abris à ces déplacés. Mais surtout, elle insiste sur l’importance cruciale de restaurer la paix dans cette région afin de briser le cycle infernal des déplacements de populations fuyant la violence et l’insécurité.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
