La crise sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de laisser des séquelles profondes dans le tissu économique local. Une récente enquête met en lumière l’ampleur des perturbations que subissent les entreprises opérant dans les régions les plus affectées par cette instabilité. Selon les résultats de l’étude, 65 % des entreprises interrogées sont directement touchées par cette crise, tandis que 21 % ressentent son impact de manière indirecte. Ces données révèlent une pression grandissante sur l’ensemble du secteur privé dans cette partie du pays.
Les types de perturbations identifiés varient en intensité et en nature. Il ressort notamment que l’interruption des projets constitue le principal défi pour les entreprises (66 %), suivie par une perte significative de clientèle (56 %) et une baisse marquée de la demande (51 %). Ces conséquences directes et indirectes témoignent de la difficulté pour les acteurs économiques de maintenir leurs activités dans un contexte aussi volatile.
Face à ces défis, les entreprises adoptent diverses stratégies afin de mieux s’adapter à l’adversité. Les mesures internes, visant à renforcer leur résilience et leur autonomie, semblent être une voie privilégiée. La réorganisation des opérations, avec un taux de priorité de 55 %, se positionne comme la solution la plus utilisée. Elle est accompagnée d’autres initiatives telles que la diversification des marchés (37 %) et la réduction des coûts (35 %). Cependant, les stratégies impliquant des acteurs externes, comme les partenariats stratégiques (26 %) et la sous-traitance (14 %), peinent à s’imposer, sans doute en raison de la méfiance croissante quant aux risques liés à l’instabilité régionale.
Ces tendances cachent néanmoins des disparités sectorielles importantes. Dans le domaine de la production, par exemple, la réorganisation des opérations et la diversification des marchés affichent des taux respectifs de 68 % et 42 %. Ces choix reflètent une double quête d’efficacité et de diminution de la dépendance vis-à-vis des zones sensibles. Du côté des entreprises de distribution, le pragmatisme est de mise, avec une nette prédilection pour la compression des coûts (47 %) en parallèle avec la réorganisation des activités (58 %). Enfin, dans le secteur des services, la diversification semble être le maître-mot (39 %), contribuant ainsi à contenir les risques liés à l’imprévisibilité de la demande.
En somme, cette situation met en exergue l’ingéniosité et la résilience des entreprises congolaises face à une conjoncture difficile. Dans l’ensemble, ces stratégies adaptatives traduisent non seulement une réponse aux défis sécuritaires mais également une volonté de maintenir un semblant de stabilité économique dans un contexte de grande incertitude.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd