Les consultations nationales initiées par le président Félix Tshisekedi continuent de susciter des réactions diverses dans le paysage politique congolais. Ce mardi, Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) et membre du présidium de l’Union sacrée, a exprimé son optimisme quant aux objectifs de ces rencontres. Invité à une consultation conduite par Eberande Kolongele, conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, Bemba a souligné l’importance de l’unité nationale et de la cohésion pour relever les défis du pays.
« Les objectifs qu’on veut atteindre, c’est que nous puissions défendre la même idée, nous tous – population congolaise, hommes politiques, société civile – et que l’intégrité territoriale de notre pays, la souveraineté de notre pays, l’indépendance de notre pays, soient des principes non négociables », a affirmé Jean-Pierre Bemba. Pour l’ancien ministre de la Défense, désormais chargé des Transports, ces valeurs fondamentales exigent une volonté politique claire, qu’il attribue au président Tshisekedi, l’initiateur des consultations.
Dans un contexte marqué par des tensions accrues à l’Est du pays, Bemba a également félicité les efforts des forces armées congolaises engagées dans des affrontements contre les Forces de défense rwandaises (RDF) et les rebelles de l’AFC-M23. « Nous sommes attaqués par le Rwanda pour la quatrième fois. Notre objectif devrait être de regagner l’ensemble du territoire national, de recouvrer l’intégrité territoriale, de libérer nos populations du Nord et du Sud-Kivu qui subissent cette invasion du Rwanda, les affres de la guerre, les tueries, les viols quotidiens de nos enfants », a-t-il déclaré avec conviction.
Ces consultations, qui ont débuté le lundi 24 mars, rassemblent plusieurs groupes d’acteurs clés : majorité parlementaire issue de l’Union sacrée, partis d’opposition, société civile, confessions religieuses et personnalités indépendantes. Néanmoins, le processus n’est pas exempt de controverses. Plusieurs figures majeures de l’opposition, parmi lesquelles l’ancien président Joseph Kabila, Matata Ponyo, Martin Fayulu, Delly Sesanga et Moïse Katumbi, ont décliné l’invitation. Ces leaders préfèrent attendre une médiation neutre, telle que celle proposée par l’Église catholique et l’Église du Christ au Congo, connue sous le nom de « Pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble en RDC ».
Alors que le pays traverse une période de défis multiples, notamment en matière de sécurité et de cohésion, ces consultations représentent-elles une opportunité réelle de rassemblement ? La route vers une paix durable et une souveraineté pleinement restaurée semble encore semée d’embûches, mais des initiatives telles que celles-ci pourraient bien poser les jalons nécessaires pour une RDC unifiée et souveraine.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd