La tuberculose, cette maladie vieille de millénaires, continue de faire des ravages en République démocratique du Congo (RDC). Environ 4000 décès sont recensés chaque année parmi les 250 000 malades, un chiffre alarmant dévoilé le lundi 24 mars, lors de la Journée mondiale de la tuberculose. Cette célébration, organisée par le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) à l’Institut national pilote des sciences de la santé à Kinshasa, a rassemblé plusieurs organisations locales et internationales afin d’intensifier la lutte contre cette affliction.
Le PNLT a insisté sur les efforts déployés par le gouvernement congolais dans sa croisade contre la tuberculose. L’objectif est ambitieux : éliminer cette maladie d’ici à 2035. Selon Emmanuel Lukombe, secrétaire général au ministère de la Santé, la stratégie nationale repose sur plusieurs axes prioritaires. Parmi eux, une hausse du financement pour atteindre un million de dollars par province sanitaire chaque année, l’amélioration du système d’approvisionnement en médicaments, la stimulation de la production locale de médicaments antituberculeux et la préqualification des intervenants selon les normes établies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lors de cette journée, les intervenants ont unanimement relevé les défis multiples auxquels doivent faire face ceux qui luttent contre cette maladie. La représentante de l’OMS a particulièrement insisté sur l’impact de l’insécurité qui persiste dans l’Est du pays, rendant encore plus difficile la prise en charge des malades et les efforts pour freiner la propagation de la tuberculose. Malgré cette situation, elle reste optimiste : “La tuberculose peut être vaincue si les efforts sont coordonnés et soutenus.”
Une attention particulière a été portée sur les milieux carcéraux où, selon le docteur Danny Badila, coordonnateur de l’initiative “Santé pour les prisonniers”, la situation est particulièrement critique. Il a rappelé à quel point cette maladie peut être dévastatrice dans des lieux confinés : “La bonne nouvelle, c’est qu’en prenant les médicaments adéquats, cette maladie peut être traitée efficacement. Mais il est impératif que les prisonniers aient des comportements responsables pour minimiser les risques de contamination.”
Ces statistiques, aussi inquiétantes soient-elles, ne doivent pas faire oublier que des solutions existent. La RDC figure actuellement au deuxième rang sur le continent africain et au huitième rang mondial pour le nombre de cas de tuberculose. Ce classement souligne l’urgence de mettre en œuvre des solutions efficaces et durables. Les engagements annoncés par le gouvernement, bien que cruciaux, devront être suivis d’actions concrètes pour atteindre les objectifs fixés. La question reste donc posée : la tuberculose pourra-t-elle réellement être éradiquée en RDC d’ici à 2035 ?
En somme, cette Journée mondiale de la tuberculose a mis en exergue l’importance de la mobilisation à tous les niveaux : communauté, institutions internationales et gouvernements. La route est encore longue, mais l’espoir demeure.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net