**L’Éducation en Danger: L’Examen d’État redémarre dans le Nord-Kivu sous haute tension**
Ce mardi 25 mars, la province du Nord-Kivu se prépare à accueillir plus de 300 candidats autodidactes pour une session spéciale de l’Examen d’État, initialement programmée le 7 mars. Ce report, conséquence directe de la crise sécuritaire persistante dans l’est de la République Démocratique du Congo, soulève des questions sur la résilience du système éducatif face aux défis modernes.
La situation sécuritaire dans cette région n’est pas nouvelle. En effet, des tensions croissantes dues à l’occupation de Goma par les rebelles du M23 ont provoqué un impact désastreux sur la logistique et l’acheminement des ressources essentielles. Les provinces éducationnelles concernées par les retards de cette session spéciale sont le Nord-Kivu I, le Sud-Kivu I et le Sud-Kivu III, totalisant plus de 600 candidats. Mais pourquoi un tel acharnement, malgré des risques apparents ? La réponse se trouve dans la détermination des jeunes Congolais à poursuivre leurs études, même dans les pires conditions.
À Goma, 305 élèves sont attendus pour cet examen, divisés en trois centres : un à Goma, un à Rutshuru et le dernier à Kigali, au Rwanda. Cette mesure singulièrement ingénieuse pour contourner les obstacles offre un répit aux jeunes qui aspirent à un avenir meilleur. Toutefois, l’incertitude plane quant à la participation des candidats, renforcée par la crise actuelle dans la région.
Les questionnaires de cet examen sont enfin arrivés à Goma, non sans difficultés, après un trajet long et tumultueux. Ce convoi, qui a quitté Kinshasa, a nécessité environ 18 heures, avec une escale à Kigali. La fermeture de l’aéroport de Goma en raison de l’occupation l’a contraint à suivre une route terrestre complexe, passant par Addis-Abeba et Kigali.
Cet acharnement à transporter les ressources vitales jusqu’à Goma souligne non seulement les défis logistiques du système éducatif congolais, mais met également en lumière une réalité troublante : la vie d’une communauté étant toujours en péril, quelles conséquences pourraient engendrer des retards supplémentaires ? Des poches de sang transportées dans des conditions similaires témoignent également de cette fragilité. De Kinshasa à Kigali, puis finalement à Goma, les enjeux sont nombreux.
Il est frappant de noter qu’avant l’occupation de Goma, un trajet aérien direct de Kinshasa à Goma ne prenait que deux heures. Désormais, les longs détours entraînent des frais supplémentaires considérables, une situation qui pourrait alourdir les familles déjà éprouvées par la crise.
En définitive, la session de l’Examen d’État de ce 25 mars ne doit pas seulement être vue comme un passage obligé pour ces futurs diplômés, mais également comme un symbole de la volonté d’un peuple face à l’adversité. Le résultat de ces examens pourrait avoir des implications profondes, tant sur la population locale que sur l’avenir éducatif du pays.
Alors que le monde ne cesse de changer, les futurs leaders du Congo doivent faire face à une situation qui teste non seulement leur détermination, mais aussi la solidité d’un système éducatif en proie à des défis cycliques. Le courage, l’engagement et la résilience demeurent essentiels pour surmonter la tempête.
La question reste donc posée : dans quelles mesures la communauté internationale et le gouvernement congolais se mobiliseront-ils pour redresser le navire en eaux troubles de l’éducation nationale ? Ce 25 mars, tous les regards seront braqués sur le Nord-Kivu.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net