La province de la Tshopo a pris un tournant décisif dans la préservation de la faune locale avec une mesure emblématique : la capture et le commerce des perroquets y sont désormais interdits. Cette décision, officialisée le vendredi 19 mars à l’occasion de la Journée internationale des forêts, a été communiquée par la ministre provinciale de l’Environnement. Elle s’inscrit dans une dynamique nationale déjà amorcée par le gouvernement de la République démocratique du Congo pour protéger cette espèce emblématique.
Le gouverneur de la Tshopo, conscient des dangers qui menacent les perroquets, notamment ceux liés au trafic illégal, a signé cet arrêté. La ministre provinciale de tutelle a insisté sur l’importance de préserver cette espèce, pilier de l’écosystème régional. En effet, le perroquet n’est pas qu’un oiseau : il joue un rôle vital dans la biodiversité, notamment en tant que pollinisateur naturel.
Selon des données alarmantes obtenues auprès de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), entre 2 000 et 3 000 perroquets sont déplacés chaque mois de Kisangani vers Kinshasa. La moitié d’entre eux ne survivent pas aux conditions de capture et de transport, un constat qui renforce la nécessité d’agir. “Si nous ne mettons pas en place des mécanismes rigoureux, ces oiseaux risquent de disparaître de notre écosystème”, prévient une source au sein de l’ICCN.
L’impact de cet arrêté est immédiat : Kisangani, carrefour du commerce illégal des perroquets, voit désormais le transit de ces oiseaux considérablement réduit, limitant ainsi les flux provenant de provinces voisines comme le Maniema. Un coup dur pour les trafiquants, mais une victoire pour l’écologie.
Par ailleurs, l’ICCN ne s’arrête pas là. Afin d’assurer un avenir serein à ces espèces saisies auprès des contrebandiers, l’institution prévoit la construction de volières spécialement conçues pour faciliter leur réhabilitation. Ces cages de cinq mètres de hauteur et huit mètres de largeur offriront un habitat temporaire aux perroquets pour leur permettre de se réadapter à la vie sauvage avant d’être relâchés. Leur survie et leur bien-être sont au cœur de cette initiative.
La mesure prise par la province de la Tshopo marque un changement significatif dans la lutte contre le trafic de faune sauvage en RDC. Elle reflète une volonté politique croissante de conjuguer développement durable et préservation de l’environnement. Il reste à voir si d’autres provinces suivront cet exemple pour sauvegarder les trésors fauniques du pays.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
