Lors de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, le vendredi 21 mars 2025, présidée par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka à la Cité de l’Union Africaine, les travaux de construction des rocades de la ville de Kinshasa ont été une fois de plus abordés. Ce projet ambitieux, conçu pour désengorger les principales artères de la capitale en reliant ses parties Sud-Est et Sud-Ouest, s’inscrit dans le cadre du plan quinquennal 2024-2028 promu par le chef de l’État Félix Tshisekedi.
Les rocades, fruit de la révision du célèbre contrat sino-congolais, visent à moderniser 63 kilomètres de voiries urbaines avec une largeur minimale de 20 mètres. Dotée de quatre bandes de roulement et d’accotements aménagés, cette infrastructure est cruciale pour améliorer la mobilité dans une ville où les embouteillages sont monnaie courante. Lors du compte-rendu du Conseil, Alexis Gisaro, ministre d’État en charge des Infrastructures et Travaux Publics, a détaillé l’état d’avancement des travaux. La rocade Sud-Est, reliant Ndjoku à Mitendi, est réalisée à hauteur de 38 %, tandis que celle reliant Mitendi à Mbudi affiche une avancée impressionnante de 62,2 %, portant le taux d’exécution financière global du projet à 55,58 % pour les 15,5 km déjà entrepris.
Prévue pour s’achever dans un délai total de 30 mois, cette infrastructure de grande envergure prend appui sur les fonds alloués dans le cadre de la révision des termes du contrat sino-congolais. Cette renégociation, orchestrée par l’Inspection Générale des Finances (IGF), a permis de faire passer l’investissement total de 3,2 à 7 milliards de dollars américains. Avec cette révision, la RDC bénéficie désormais d’une participation de 40 % dans le capital de SICOHYDRO de Busanga, reflétant une répartition des gains plus équitable pour le pays.
L’importance de ce projet ne se limite pas à désengorger Kinshasa. Il s’inscrit dans une vision plus vaste visant à bâtir une infrastructure solide, améliorant de manière significative la compétitivité économique de la capitale et du pays dans son ensemble. Mais les défis demeurent. Les délais serrés, la gestion des fonds et les aléas techniques nécessitent une attention constante pour que ce projet ne se transforme pas en éléphant blanc, comme cela a été le cas pour d’autres initiatives d’envergure dans le passé.
Le gouvernement semble néanmoins déterminé à tenir ses engagements. Ce projet, une fois terminé, promet de changer profondément la dynamique urbaine de Kinshasa, réduisant le temps de déplacement des habitants tout en soutenant la croissance économique. Une réalisation qui pourrait s’imposer comme un modèle pour les autres grandes villes du pays souffrant également d’un manque d’infrastructures routières adaptées.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd