Depuis deux semaines, la ville de Mbuji-Mayi, considérée comme le poumon économique de la région diamantifère du Kasaï, est plongée dans l’incertitude liée à une instabilité persistante de l’approvisionnement en électricité. C’est la centrale électrique Tubi Tubidi, pourtant au centre du réseau énergétique local, qui est au cœur des préoccupations. Habitant et commerçant, tous semblent pris au piège de cette crise qui paralyse leur quotidien.
“Avant, le courant était instable, on en souffrait. Mais depuis à peu près cinq jours, c’est coupé complètement, je ne sais plus rien faire à la maison et c’est dur”, confie un habitant, résumant la frustration générale. Cette pénurie plonge également les entrepreneurs dans une situation précaire. Un commerçant, vendeur de produits frais, témoigne de l’impact direct sur ses affaires : “Je suis désormais obligé de collaborer avec ceux qui ont leur propre système d’électricité, mais cela fait doubler mes dépenses ! Nous voulons le rétablissement de ce courant.”
Les causes de ce black-out sont multiples et complexes. Selon des sources locales, la déficience électrique serait attribuée à la surtension provoquée par des capacités limitées des transformateurs face à une demande accrue, soutenue principalement par la Société Anhui d’Investissement Minier (SACIM). Ce dernier, gestionnaire de la centrale Tubi Tubidi, verrait sa production impactée, causant un cercle vicieux de sous-capacité et de surtension.
La Société Nationale d’Électricité (SNEL), par le biais d’un communiqué daté du mercredi 19 mars 2025, a informé la population que la perturbation est également due à un problème sur la ligne de transport entre la sous-station de Tshibwe et PMKO. “Notre équipe est à pied d’œuvre pour restaurer l’électricité à Mbuji-Mayi”, a-t-elle assuré, en appelant au calme et à la patience de la population.
Toutefois, une question majeure demeure : jusqu’à quand la ville devra-t-elle attendre avant le retour à une situation normale ? Cette crise électrique met en lumière non seulement les défis d’infrastructures, mais également le besoin d’une planification énergétique plus robuste pour anticiper de telles situations.
Alors que la SNEL promet de réagir avec célérité, les habitants, eux, subissent l’impact immédiat de cette panne prolongée, entre pertes économiques et inconfort domestique. Mbuji-Mayi attend, non sans frustration, des actes qui viendront transformer les promesses en réalité.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd