La prison centrale de Bunia, située dans la province de l’Ituri, semble voir un rayon d’espoir à travers une initiative salvatrice menée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Ce week-end, des chiffres prometteurs ont été annoncés par le colonel Camile Zonzi, responsable de cette maison carcérale : on observe une diminution significative de 30 % des cas de malnutrition, un problème endémique dans cet établissement largement surpeuplé. Avec une capacité initiale pour accueillir 500 détenus, la prison héberge actuellement 2 192 personnes, accentuant ainsi les défis logistiques et sanitaires.
Le CICR joue un rôle déterminant dans cette amélioration notable. Selon Isacco Cividini, délégué de détention au sein de cette organisation humanitaire, environ trois cents détenus malades, identifiés comme souffrant de différentes formes de malnutrition – aiguë, moyenne et sévère – reçoivent un soutien alimentaire approprié. Ce n’est pas tout : les mineurs du quartier spécial, les femmes incarcérées ainsi que leurs dépendants bénéficient également de ce renfort constant. Ainsi, à travers ces programmes ciblés, le CICR non seulement répond à un besoin alimentaire critique mais pose aussi les bases d’une meilleure santé pour ces populations particulièrement vulnérables.
« Nous avons un programme qui supporte environ trois cents détenus malades, identifiés indépendamment par notre équipe. Il s’agit des malades qui affichent les signes de différentes catégories de malnutrition. Nous apportons également un soutien permanent de nourriture aux mineurs du quartier spécial, aux femmes détenues et à leurs dépendants », a précisé Isacco Cividini lors d’une intervention éclairante.
Cette initiative ne se limite pas à fournir des repas. Elle met en lumière un engagement soutenu face à une situation carcérale souvent négligée dans les débats publics. Le colonel Zonzi a exprimé toute sa reconnaissance envers le CICR pour son appui continu : « Comme le CICR est permanent à nos côtés, il nous appuie aussi sur le plan alimentaire. Ce qui a permis une réduction de vingt pour cent des cas de malnutrition au sein de la prison. »
Alors que la surpopulation reste un problème structurel massif, cette réduction des cas de malnutrition est un pas dans la bonne direction. Cependant, elle soulève aussi des questions brûlantes : quels sont les autres appuis nécessaires pour assurer des conditions humaines dans ces établissements ? Ces efforts pourront-ils être soutenus sans un engagement renouvelé de l’État et des partenaires internationaux ?
Si la lutte contre la malnutrition dans cette prison est une lumière dans l’obscurité de la vie carcérale, elle souligne une vérité alarmante : les établissements pénitentiaires de la RDC nécessitent une attention et des réformes structurelles urgentes pour répondre dignement aux droits humains des détenus.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net