Face à des conditions de vie critiques, les déplacés des camps de Kasea, Kabyanga et Chofa, dans le territoire de Kongolo, tirent la sonnette d’alarme. C’est Jean-Pierre Ngongo Mboka Miba, administrateur du territoire de Kongolo, qui a dévoilé l’ampleur de leur détresse ce lundi 24 mars. Avec quelque 7 000 ménages en quête de sécurité depuis huit mois, ces camps sont devenus le symbole d’une crise humanitaire oubliée.
Ces déplacés, chassés de leurs terres par les conflits armés du territoire de Kabambare, dans la province du Maniema, peinent à trouver des moyens de subsistance. Nombre d’entre eux confient se livrer à des petits travaux informels pour survivre, au gré d’offres occasionnelles de particuliers. Ce quotidien précaire contraste avec les espoirs de voir arriver une aide concrète.
« Nous voyons des ONG venir, observer, poser des questions, mais repartir sans laisser quoi que ce soit », dénoncent plusieurs déplacés. Une situation accablante qui met en lumière un décalage cruel entre les attentes des populations et l’intervention sur le terrain.
Pourtant, des mesures ont bel et bien été prises, selon l’autorité territoriale. Des distributions d’argent via l’OIM et le PAM ainsi que des parcelles de terre attribuées aux déplacés présents depuis plus longtemps visent à alléger leurs souffrances. Mais ces initiatives restent insuffisantes face à l’ampleur de la crise. Les camps, initialement au nombre de trois, se sont multipliés, portant leur total à cinq, ce qui exerce une pression supplémentaire sur des infrastructures locales déjà fragiles.
Comment ces déplacés pourront-ils reconstruire leur avenir ? Une question cruciale qui interpelle l’ensemble des parties prenantes, qu’il s’agisse du gouvernement, des ONG ou des communautés locales. Dans un pays déjà marqué par tant de défis humanitaires, cette situation reflète de façon poignante l’urgence d’agir.
Alors que les déplacés des camps de Kongolo font appel à la solidarité nationale et internationale, la crise donne un aperçu du besoin croissant de solutions durables en République démocratique du Congo. Des milliers d’histoires, de vies déracinées, et d’espoirs tenus par un fil à Kasea, Kabyanga et Chofa rappellent l’ampleur du défi humanitaire auquel la région est confrontée.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
