Dans la ville de Beni, au Nord-Kivu, les femmes ont été encouragées à embrasser pleinement la résolution 2737 du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution, adoptée en février dernier, fait écho à un besoin pressant : intégrer les femmes dans le processus de restauration de la paix dans cette région meurtrie par des années de conflit. Lors d’une rencontre tenue le 21 mars et organisée par le Bureau genre, famille et enfant de Beni, en collaboration avec la section des affaires civiles de la MONUSCO, les participantes ont exploré les moyens de contribuer activement à la paix.
La cheffe du Bureau genre, Ruth Sabuni, a souligné l’importance de cette initiative en déclarant : « Nous avons voulu que la femme puisse comprendre cette nouvelle résolution signée au mois de février par rapport au contexte de guerre que nous subissons dans notre province. Et cette paix ne peut pas être rétablie si la femme ne s’y implique pas. » Ces propos rappellent que la participation des femmes est essentielle dans les efforts visant à instaurer une paix durable.
Un point clé de cette rencontre était la nécessité pour les femmes de surmonter leurs peurs et de briser les stéréotypes, afin de devenir des actrices centrales du changement. Linda Sadiki Buleso, représentante de l’Union des femmes domestiques du Congo, a déclaré : « À l’issue de cet atelier, on vient de découvrir qu’une fois que la femme travaille sur elle-même et ses compétences pour surmonter ses peurs, elle devient une bonne actrice pour le changement et pour la restauration de la paix. » Cette affirmation met en lumière le rôle crucial que peuvent jouer les femmes lorsqu’elles sont mieux formées et outillées.
Les participantes ont également recommandé de renforcer leurs compétences en matière de monitoring. L’acquisition de ces compétences est perçue comme un levier clé pour leur permettre d’avoir un impact réel dans le contexte de conflit. La MONUSCO, partenaire de cet atelier, a été invitée à intensifier ses actions pour accompagner les femmes dans cette démarche.
Cet événement s’inscrit dans le cadre du mois de la promotion des droits des femmes. Il témoigne d’une volonté croissante de reconnaître et d’intégrer les perspectives féminines dans les solutions aux conflits. Mais cette nouvelle dynamique soulève une question cruciale : avec des années de conflit qui ont largement marginalisé les femmes, peuvent-elles réellement inverser la tendance ? Les recommandations issues de cet atelier, si elles sont mises en œuvre, pourraient offrir une réponse positive.
Tancrède Mwasa, spécialiste des affaires sociales basé à Beni, estime que ce type d’initiative pourrait également inspirer d’autres provinces de la RDC à considérer le rôle des femmes dans leurs propres processus de paix. “La société congolaise devient plus forte lorsque toutes ses composantes s’impliquent activement,”, a-t-il conclu.
Alors que les résolutions internationales telles que la 2737 appellent à une approche inclusive pour la paix, cet atelier est une illustration pratique de leur mise en œuvre locale. Le potentiel des femmes comme vectrices de transformation sociale à Beni ne doit pas être sous-estimé.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net