Depuis le début de l’année 2025, la zone de santé de Moba, dans la province du Tanganyika en République démocratique du Congo, fait face à une situation préoccupante. Plus de 200 cas suspects de Mpox, une pathologie aux symptômes souvent confondus avec d’autres éruptions cutanées, ont été recensés. Ce chiffre, en constante augmentation selon les autorités sanitaires locales, constitue une alerte majeure pour la région.
Le Dr Barwine Momat, médecin-chef de la zone de santé, a décrit une situation proche du débordement. “Pour ces trois premiers mois, nous avons déjà enregistré 242 cas suspects et nos capacités de prise en charge sont saturées. La zone manque cruellement de ressources, et jusqu’à présent, aucun appui extérieur significatif ne nous est parvenu”, a-t-il expliqué. Le praticien appelle ainsi à une mobilisation urgente des organismes d’aide humanitaire et des acteurs de bonne volonté pour contenir cette épidémie qui inquiète la communauté.
Face à cette crise, les autorités sanitaires de Moba intensifient la sensibilisation auprès des populations locales. Une attention particulière est portée au respect des gestes barrières essentiels. Parmi eux : un lavage régulier des mains avec du savon, le port de masques, l’évitement des contacts avec des personnes suspectées d’être contaminées, et la promotion des relations sexuelles protégées. Ces mesures, bien qu’efficaces, peinent à atteindre l’ensemble de la population en raison d’un manque d’informations et de ressources dans certaines zones reculées.
Par ailleurs, le Dr Momat exhorte les membres de la communauté à amener toute personne présentant des éruptions cutanées, souvent le premier symptôme visible de la Mpox, dans un centre de santé pour une consultation. La bonne nouvelle, selon le médecin, est que les consultations pour le diagnostic et le traitement de cette maladie sont accessibles gratuitement. “Nous avons mis en place un protocole de prise en charge gratuite pour tous les cas confirmés. Cependant, sans le soutien additionnel des partenaires locaux et internationaux, cet effort risque d’être écourté”, a-t-il ajouté avec insistance.
Ce cri d’alarme lancé depuis Moba met en lumière les défis sanitaires plus larges auxquels font face les zones reculées de la RDC. Alors que l’épidémie continue de progresser, la solidarité régionale et internationale est plus que jamais nécessaire pour prévenir la propagation de la maladie. En parallèle, cette situation pose une question cruciale : les infrastructures et moyens actuels de la province du Tanganyika sont-ils à la hauteur pour gérer des urgences sanitaires de grande envergure ? L’avenir proche fournira probablement des réponses à cette interrogation, mais pour l’instant, la mobilisation semble le maître-mot.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net