Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée nationale et figure influente du PPRD, a récemment fait entendre sa voix dans une interview accordée à la chaine allemande Deutsche Welle. L’homme politique a vigoureusement défendu Joseph Kabila, écartant fermement les accusations selon lesquelles l’ancien président serait impliqué dans la rébellion AFC-M23. Une déclaration qui vise non seulement à défendre Kabila, mais aussi à repositionner sa stature politique dans un contexte de querelles et de soupçons.
« Je ne vois pas Kabila être le chef de file d’une rébellion », a martelé Minaku, ajoutant que depuis 2019, il n’avait jamais entendu parler de telles intentions de la part de son mentor. Ce témoignage semble orchestré pour éloigner toute ambiguïté, suggérant que Kabila n’aurait pas pour projet de déstabiliser le pays ni de reprendre le pouvoir par des voies non démocratiques. Avec cette intervention, Minaku inscrit ainsi Kabila dans une dynamique politique tournée vers la paix et la légitimité populaire, le présentant comme un acteur clé et républicain sur l’échiquier congolais.
### Une stratégie politique bien pensée
L’approche de Minaku ne se limite pas à de simples démentis. Il parle d’une « approche holistique » – une vision soutenue par Joseph Kabila pour résoudre les conflits de l’Est de la RDC. Selon Minaku, cette perspective dépasse la narrative officielle qui se focalise souvent sur une agression extérieure. « Dans le cas d’espèce, nous sommes dans un contexte de conflits armés non internationaux mais internationalisés », explique-t-il. En désignant les Banyamulenge, les Tutsis ou d’autres acteurs armés comme des Congolais en rébellion contre le pouvoir, il nuance la complexité de la crise et appelle à considérer les racines internes des conflits tout en prenant en compte leurs influences régionales.
Ce positionnement marque un effort clair pour restaurer l’image de Joseph Kabila. Plutôt que d’un chef comploteur, Kabila est présenté comme un homme soucieux de la stabilité nationale, prêt à contribuer à une paix durable. Minaku insiste aussi sur le respect de la volonté du peuple : « Si un ancien président redevenait candidat, ce ne serait pas par la force, mais par une sanction du souverain primaire, le peuple. » Un message destiné à rappeler que toute ambition politique de Kabila resterait conforme aux principes démocratiques.
### Un PPRD en quête de réhabilitation
La prise de position de Minaku arrive peu après que Kabila lui-même, depuis son QG en Afrique du Sud, a publiquement rejeté les accusations le liant au M23. Il a qualifié ces allégations d’« infondées » et a exigé des preuves concrètes de ses détracteurs. À travers la sortie médiatique de Minaku, le PPRD semble vouloir structurer un contre-discours solide, taclant les rumeurs et tentant de restaurer l’influence de son chef de file.
Reste à savoir si cette stratégie suffira à endiguer les critiques croissantes et à redonner au parti le poids qu’il avait autrefois dans l’arène politique congolaise. Mais une chose est sûre : Minaku a su susciter le débat et remettre Joseph Kabila au cœur des discussions sur l’avenir politique de la RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net