Le conflit foncier opposant les communautés Yaka et Teke dans le territoire de Kwamouth, province de Maï-Ndombe, continue de ravager la région, mettant à mal la cohésion sociale et exacerbant la crise humanitaire. Lors d’une table ronde organisée les 18 et 19 mars au centre Caritas de Kinshasa par la Commission diocésaine Justice et Paix de Kikwit, Mgr Timothée Bodika, évêque de Kikwit, a lancé un appel à l’action pour endiguer ce conflit par des solutions durables.
Dans une intervention forte, Mgr Bodika a dévoilé un projet ambitieux qui repose sur trois piliers : la cohésion sociale, la collaboration horizontale et la proposition de solutions pérennes. “Nous avons élaboré un projet pour soutenir la cohésion sociale entre les communautés Teke et Yaka dans une partie de cette zone en conflit,” a-t-il déclaré. L’objectif est double : conscientiser les acteurs clés de la société, des autorités locales aux bailleurs de fonds, sur la situation critique de Kwamouth, et mobiliser les efforts pour apporter des réponses durables à ce conflit quasi ignoré.
Les violences dans cette région, exacerbées par la présence de la milice Mobondo, ont déjà laissé leurs marques : des villages incendiés, des déplacements massifs et une précarité accrue pour les populations touchées. La tâche des leaders religieux et des organisations de la société civile est donc immense. Cependant, l’espoir persiste. Parmi les interventions marquantes de la table ronde, celle des évêques et notables des communautés impliquées a mis l’accent sur l’importance du vivre-ensemble et de collaborations à la fois verticales et horizontales, réunissant dirigeants et membres de base des communautés Teke et Yaka.
L’évêque de Kikwit a également exhorté les autorités congolaises et internationales à jeter un regard attentif sur ce conflit. “Loin d’être une simple crise locale, celle-ci reflète des problématiques plus larges touchant à la gestion des terres, aux tensions ethniques et au partage des ressources en RDC,” a-t-il averti. Une vision stratégique, selon lui, est essentielle pour éviter que de telles crises ne prolifèrent ailleurs dans le pays.
Cette crise illustre non seulement les défis liés à la gouvernance locale et aux déséquilibres fonciers, mais aussi l’urgence d’intégrer la cohésion sociale dans les politiques nationales. Alors que des solutions sont en cours d’élaboration, reste à savoir si les autorités et acteurs impliqués auront la volonté et la capacité d’en faire une priorité. Mais face à l’inertie, la question demeure : combien de temps faudra-t-il attendre avant que la paix s’installe durablement à Kwamouth ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net