La République démocratique du Congo (RDC) est une nouvelle fois placée sous le feu des projecteurs internationaux pour les atteintes aux droits de l’homme recensées sur son territoire. Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié, ce mercredi 19 mars, un rapport alarmant sur la situation des droits humains en janvier dernier. Ce document met en exergue pas moins de 309 violations et atteintes, touchant directement 808 victimes, dont 550 hommes, 114 femmes et 49 enfants.
Les provinces les plus affectées sont celles déjà endeuillées par les conflits armés : le Nord-Kivu concentre à lui seul 60 % des violations répertoriées, suivi de l’Ituri et du Sud-Kivu, chacune représentant 13,9 % des cas. Toutefois, même des provinces comparativement paisibles n’échappent pas à ce funeste tableau : le Haut-Katanga (3,5 %), Kinshasa (3 %) et le Maï-Ndombe (1,9 %) ne sont pas épargnés, dévoilant un problème systémique.
Fait notable, une baisse de 6 % des violations graves impliquant des enfants a été observée par rapport à décembre 2024, un signal encourageant mais pas suffisant pour un pays éprouvé par des décennies de conflits et de violences. Ces atteintes graves, souvent perpétuées dans l’ombre, continuent de marquer durablement les populations civiles.
L’espace civique n’est pas épargné non plus. Le BCNUDH a documenté quatre violations en rapport avec l’exercice des libertés publiques et des droits fondamentaux, entraînant quatre victimes, dont une femme. Ces cas illustrent un climat où s’exprimer librement ou revendiquer devient souvent un acte périlleux.
Cependant, des avancées dans la lutte contre l’impunité, même limitées, méritent d’être mentionnées. Des efforts dans le cadre des poursuites judiciaires ont conduit à la condamnation à mort de cinq personnes, parmi lesquelles figurent quatre membres des forces de défense et de sécurité congolaises. Parmi eux, deux soldats des Forces armées de la RDC (FARDC) et deux agents de la Police nationale congolaise (PNC). Si ces condamnations marquent une volonté de rendre justice, elles soulèvent également des interrogations sur les mécanismes à mettre en place pour prévenir de telles horreurs plutôt que simplement les sanctionner.
Ce rapport illustre une réalité criante : les violations des droits de l’homme en RDC sont complexes et multiformes, mêlant aspects civiques, humanitaires et systémiques. Face à l’ampleur des violences, le chemin vers une amélioration durable demeure semé d’embûches. Est-il temps pour le gouvernement congolais et ses partenaires internationaux de reconsidérer les stratégies mises en œuvre ? Ce défi interpelle tant par son urgence que par sa résilience.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net