Dans une interview marquante au journal Le Figaro, le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi, s’est exprimé sur des questions cruciales touchant à la souveraineté de son pays. Les tensions persistantes avec le Rwanda, les inquiétudes sur une éventuelle balkanisation du territoire congolais ou encore les réformes indispensables au sein des Forces Armées y ont été abordées, laissant entrevoir une vision claire et déterminée de ce dernier pour l’avenir de la nation.
La rencontre récente entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Doha, orchestrée par l’émir du Qatar, était un des sujets centraux de cette interview. S’il a décrit cette réunion comme “conviviale”, le Président Tshisekedi a néanmoins fixé des préalables stricts. Un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel reste, selon lui, la condition sine qua non pour envisager des avancées. Il a également dénoncé l’absence de participation du M23 aux négociations d’Angola, y voyant un signe évident de l’influence rwandaise sur ce groupe armé.
Les sanctions de l’Union européenne à l’encontre de certains responsables rwandais et membres du M23 ont été saluées par le président congolais. Pour Tshisekedi, ces mesures marquent un pas important contre le pillage des ressources minières stratégiques de la RDC, tout en envoyant un message fort sur la scène internationale. Cependant, au-delà des actions diplomatiques, le chef de l’État rappelle que l’unité du pays n’est pas négociable : “La RDC restera unie et indivisible. Je vous promets que ça n’arrivera pas, en tout cas pas de mon vivant”, a-t-il insisté. Il a également souligné que le peuple congolais résistera fermement face aux agressions répétées et aux intentions présumées de fragmentation.
L’aspect international n’a pas été oublié lors de cet échange. Le Président Tshisekedi a clarifié la position de son pays vis-à-vis de la Russie. Bien que les relations entre la RDC et la Russie restent cordiales, la RDC condamne fermement l’invasion de l’Ukraine. Le président congolais n’hésite d’ailleurs pas à tracer un parallèle entre les deux nations, qualifiant la RDC de “pays agressé”, au même titre que l’Ukraine.
Enfin, Tshisekedi a mis en lumière un chantier d’envergure essentiel pour la stabilité de la RDC : la réforme des Forces Armées. Ces dernières, qu’il qualifie d'”hétéroclites” en raison des nombreuses intégrations de groupes armés, nécessitent une restructuration profonde. L’objectif du président est clair : bâtir une Armée unifiée et efficace pour défendre la souveraineté nationale. Parmi les mesures phares, il a annoncé une revalorisation salariale significative : les militaires déployés au front percevront désormais 500 dollars par mois, contre une solde de 100 dollars auparavant.
Cette interview illustre une volonté affirmée de Tshisekedi : celle de défendre l’intégrité territoriale de la RDC, de renforcer ses institutions et de repositionner le pays sur l’échiquier diplomatique. À l’heure où les défis s’accumulent à l’est, ces paroles résonnent comme un message de fermeté et d’espoir.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
