Dans le territoire de Djugu, situé dans la province de l’Ituri, l’insécurité persistante impose un quotidien éprouvant aux habitants. Les activités agricoles, essentielles à la survie locale, sont gravement perturbées par la présence de groupes armés. Ces derniers entravent une population qui, malgré tout, continue à défier le danger pour cultiver la terre. Fait tragique, trois femmes ont récemment été tuées alors qu’elles tentaient de récupérer des vivres dans des champs abandonnés.
Jina, une entité coutumière à environ 45 kilomètres de Bunia, incarne la résilience. Dotée de terres fertiles, cette localité pourrait être une source importante de production agricole avec des cultures variées comme le manioc, le haricot, la banane ou encore la pomme de terre. Cependant, pour beaucoup, s’adonner à l’agriculture relève d’une lutte au péril de leur vie. « Cultiver la terre, malgré l’insécurité, est une nécessité, mais aussi un risque », confie David Mugisa, ancien enseignant reconverti en agriculteur, illustrant le combat acharné de ces populations pour assurer leur subsistance.
L’aide humanitaire, auparavant un soutien vital dans cette région, se fait aujourd’hui de plus en plus rare. Face à ce constat, les habitants n’ont d’autre choix que de se tourner vers leurs champs pour subvenir aux besoins de leur famille. Pourtant, la société civile dénonce une situation particulièrement difficile, notamment pour les femmes, qui sont souvent les premières victimes de cette insécurité chronique. « Comment nourrir nos enfants dans un contexte où nous ne recevons plus d’aide ? », s’interroge Chantal Ndjangusi, une mère au foyer, exprimant le désespoir de nombreuses familles.
La société civile et les habitants de Djugu appellent à une pacification du territoire, afin qu’il retrouve enfin son statut de grenier agricole. Ce plaidoyer résonne comme un cri du cœur, un appel urgent à la communauté nationale et internationale pour rétablir la paix dans cette région aux potentialités agricoles si précieuses.
Comment, dans ce contexte, garantir un futur à ces hommes et femmes courageux ? Les solutions passent-elles uniquement par une stabilisation sécuritaire ou une aide humanitaire renforcée serait-elle tout aussi cruciale ? Une chose est certaine : sans un retour à la sécurité, la situation à Djugu continuera de mettre à mal non seulement l’avenir des individus, mais aussi celui d’une région entière.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net