Depuis quatre jours, les résidents de Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï-Oriental, sont confrontés à une privation d’électricité qui bouleverse leur quotidien. La cause de cette crise énergétique ? Une panne à la centrale hydroélectrique de Tubi Tubidi, infrastructure clé construite en 2019 par la Société Anhui Congo d’Investissement Minier (SACIM).
Jean Crispin Mukendi, directeur provincial de la Société nationale d’électricité (SNEL), a directement attribué cette situation à un problème technique. Avant de promettre d’intervenir personnellement pour superviser les travaux en cours, il a cherché à rassurer les habitants tout en refusant de fixer un délai exact pour le rétablissement complet du réseau. Cette panne met en lumière une nouvelle fois les défis récurrents du secteur énergétique dans le pays.
La centrale de Tubi Tubidi, alimentant plusieurs zones à travers le territoire de Miabi, est un exemple flagrant de la dépendance aux infrastructures isolées. Elle génère environ 7 mégawatts d’énergie électrique. Sur la base d’accords antérieurs avec le gouvernement central, trois lignes d’exploitation de cette ressource précieuse sont aujourd’hui gérées par la SNEL. Cependant, cette capacité est en inadéquation avec les besoins croissants de la population locale.
Construite pour soutenir l’activité minière de la SACIM, spécialisée dans l’extraction de diamants dans la région, la centrale de Tubi Tubidi devait également renforcer le réseau électrique local. Mais cette panne soulève de nouvelles questions : les infrastructures sont-elles à la hauteur des ambitions minières et des besoins vitaux de la communauté environnante ?
À l’heure où plusieurs localités s’organisent autour d’initiatives d’énergie durable en Afrique, les enjeux énergétiques de la RDC restent pressants. La situation à Mbuji-Mayi interpelle à la fois sur la robustesse des infrastructures et sur la dépendance vis-à-vis des grandes entreprises minières. Les familles privées de lumière depuis ces quelques jours attendent la reprise du courant avec impatience, mais au-delà de cette problématique ponctuelle, c’est tout le système de gestion énergétique qui mérite une refonte.
Entre défaillances techniques et gestion inefficace, Mbuji-Mayi est à la croisée des chemins. Ce dernier incident est-il un signal d’alarme pour le secteur de l’énergie en RDC ? Tandis que les résidents de cette région continuent à vivre dans le noir, une solution durable devra se dessiner pour concilier les ambitions économiques et les besoins essentiels de la population.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net