Dans le village reculé de Koni, situé à une soixantaine de kilomètres de Bunia, en Ituri, près de mille habitants vivent un quotidien accablant : l’accès à l’eau potable est inexistant depuis plus d’une année. Une situation alarmante qui pousse les habitants à recourir aux eaux souillées des rivières et des marécages pour subvenir à leurs besoins en eau. Ce recours désespéré expose la population, déjà fragilisée par des conflits armés récents, à des maladies d’origine hydrique telles que les diarrhées et le choléra.
Les habitants de cette chefferie de Walendu Bindi ne cachent plus leur désarroi. Dans un appel émouvant, certains notables, tout comme le chef du village, Mateso Banga, dénoncent l’inaction des autorités locales et internationales. « Depuis que nous vivons ici, nous n’avons pas d’eau à boire. Les gens souffrent terriblement ici. Le manque d’eau potable amène les gens à attraper des maladies. Nous demandons aux ONG de nous construire des puits d’eau pour que la population vive normalement », implore-t-il. Ces déclarations reflètent une triste réalité : le manque d’infrastructures durables pour une ressource aussi vitale que l’eau.
Pour une grande partie des habitants, le combat pour l’eau commence très tôt le matin, dans les marécages et les points d’eau improvisés. Les jeunes filles et les enfants, souvent en première ligne, rapportent des seaux remplis d’une eau impropre. « Quand nous partons puiser de l’eau, nous descendons dans des marécages. Je souffre déjà d’une maladie liée à cette consommation », confie une jeune femme résidente. Cette situation n’épargne pas leurs efforts ni leur santé, ajoutant une couche de vulnérabilité à ce village déjà marginalisé.
Le manque d’eau potable a des conséquences tragiques : huit personnes ont perdu la vie lors de diverses circonstances liées à la recherche d’eau au cours des deux dernières années. Ces drames illustrent l’urgence d’une intervention.
Les habitants appellent à une action rapide et concertée des autorités provinciales, du gouvernement central de la RDC, des ONG et des donateurs privés. La mise en place d’infrastructures comme des puits d’eau serait une réponse immédiate et durable à cette crise. Avec cela, la population de Koni pourrait espérer un avenir meilleur, loin des maladies et des tragédies causées par l’absence d’eau potable.
Cette crise de l’eau à Koni soulève également des interrogations plus larges sur les inégalités dans la gestion des ressources essentielles en RDC. Combien d’autres villages comme Koni sont confrontés à une situation similaire ? Les efforts conjoints doivent être intensifiés pour offrir aux habitants des solutions viables et leur redonner leur dignité.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net