Une crise humanitaire alarmante frappe les déplacés de Djaiba et de la plaine de Savo, dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC). Depuis un mois, des milliers de personnes, ayant fui les attaques meurtrières de février dernier dans les villages de Lindu et Laudjo, passent leurs nuits à ciel ouvert, dans des conditions précaires, à proximité des positions des FARDC (Forces armées de la RDC) et de la MONUSCO. C’est une situation qui met en lumière les défis humanitaires croissants d’une région en proie à l’instabilité sécuritaire.
À Bule, où nombre de ces déplacés se sont réfugiés, les conditions de vie sont d’une gravité extrême. M. Jules Tsuba, responsable de la société civile du territoire de Djugu, témoigne des souffrances inexprimables de ces sinistrés. Sous les intempéries de la saison des pluies, sans couvertures ni nattes, ils n’ont d’autre choix que de rester debout toute la nuit, exposés aux éléments. “Pendant les pluies, leur état devient critique,” avertit-il. Cette exposition prolongée aux intempéries se traduit par une flambée des maladies respiratoires aiguës, avec plus de 1 000 cas recensés chaque mois au centre de référence de Bule.
La faim vient aggraver cette situation déjà dramatique. Les déplacés, empêchés d’accéder à leurs champs désormais occupés par des groupes armés, subissent une insécurité alimentaire grandissante. Cette vulnérabilité extrême, couplée à un état sanitaire déplorable, reflète l’insouciance apparente du gouvernement face aux souffrances des populations locales, selon la société civile.
Les appels à l’aide se multiplient. La société civile insiste sur l’urgence de renforcer la présence militaire dans cette région. Ce renforcement permettrait de sécuriser les villages et de créer les conditions nécessaires pour un retour des populations dans leurs communautés. “Ils ont le droit de dormir dans des conditions dignes et sécurisées,” martèle Jules Tsuba, tout en appelant le gouvernement et les partenaires internationaux à une prise de conscience rapide.
Alors que les déplacés de l’Ituri font face à une crise humanitaire profonde, la question persiste : combien de temps devront-ils attendre avant que leurs voix ne soient entendues ? À l’heure où la communauté internationale intensifie ses efforts humanitaires dans d’autres régions du globe, l’Ituri, et par extension la RDC, mérite une attention urgente. Avec une combinaison d’engagement humanitaire et de réponse militaire adaptée, il est encore possible d’atténuer les souffrances de ces milliers de vies fragilisées.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net