La session parlementaire ordinaire de mars s’est ouverte ce samedi au Palais du Peuple dans un climat tendu et chargé d’enjeux stratégiques. Alors que la République démocratique du Congo (RDC) fait face à la menace accrue de la rébellion du M23/AFC, soutenue par le gouvernement rwandais, cette rentrée parlementaire revêt un caractère particulier. Le pays, meurtri par la perte temporaire de Goma et Bukavu, se mobilise tant sur le terrain diplomatique que législatif.
Conformément à l’article 115 de la Constitution, les députés et sénateurs ont repris leurs activités après trois mois de vacances parlementaires dans leurs circonscriptions. Cependant, cette session n’est pas une session comme les autres. En plus de son objectif habituel de contrôle budgétaire et de légifération, elle apparaît comme une réponse institutionnelle à une menace existentielle. Lors d’une réunion tenue ce vendredi, le président du Sénat a insisté sur l’importance du rôle du Parlement pour épauler le gouvernement dans cette crise sécuritaire.
Les travaux parlementaires se concentreront donc sur plusieurs fronts essentiels. Premièrement, les questions de sécurité nationale seront abordées pour évaluer et coordonner les efforts visant à contenir et à éradiquer l’insurrection dans l’est de la RDC. Le dossier de la “diplomatie parlementaire” sera également une priorité. Selon Jean Michel Sama Lukonde, l’objectif est d’appuyer les initiatives du Président Félix Tshisekedi dans sa quête acharnée pour une paix durable.
Du côté de l’Assemblée nationale, les discours de la conférence des présidents, tenue vendredi soir, ont dressé une feuille de route claire. L’opposition parlementaire entend exercer un contrôle rigoureux sur l’exécutif afin de garantir que la mobilisation nationale reste efficace et que les fonds budgétisés soient bien utilisés pour protéger la souveraineté nationale.
Dans ce contexte incertain, le retour des parlementaires symbolise un regain de mobilisation institutionnelle. La situation actuelle met en lumière la nécessité de collaboration entre toutes les facettes du système politique congolais. Cette session, bien plus qu’un simple exercice législatif, pourrait s’avérer être un tournant pour l’avenir institutionnel et sécuritaire de la RDC. Reste à savoir si les intentions seront traduites en actions concrètes et efficaces.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net