Médecins sans frontières (MSF) met fin à son appui à l’hôpital général de référence de Virunga, marquant un tournant dans l’assistance médicale au Nord-Kivu. Dans un communiqué diffusé ce jeudi 13 mars, l’organisation humanitaire a annoncé que les activités de prise en charge des blessés de guerre, notamment ceux liés aux affrontements impliquant le groupe rebelle M23/AFC, seront progressivement arrêtées. Une déclaration qui illustre une transition délicate dans une région régulièrement éprouvée par les conflits.
Selon MSF, la décision repose sur une réalité encourageante : le nombre de blessés a nettement diminué ces dernières semaines. Dr Maria Mashako, coordonnatrice médicale de MSF en RDC, a révélé des chiffres impressionnants concernant l’ampleur de l’aide apportée. “Au total, il y a eu 726 blessés parmi lesquels 618 par balle. Nous avons effectué 333 interventions chirurgicales”, a-t-elle précisé. Ce bilan montre l’importance de l’intervention de l’ONG durant une période critique marquée par une escalade de violences.
Les équipes chirurgicales de l’hôpital général de référence de Virunga sont désormais en mesure de prendre le relais de manière durable. Un chronogramme établi par Médecins sans frontières indique que le désengagement sera progressif. À compter de ce samedi 15 mars, il n’y aura plus d’appui pour la prise en charge de nouveaux cas de traumatismes. Cependant, l’ONG continuera à soutenir les cas déjà hospitalisés jusqu’au 30 mars. Le retrait complet est prévu pour le 31 mars.
Depuis janvier dernier, MSF avait répondu à une situation d’urgence exceptionnelle. Les combats acharnés qui ont opposé les forces armées de la RDC et les rebelles autour de Goma avaient alors entraîné un afflux massif de blessés. L’hôpital, dépassé par l’ampleur des besoins, avait pu s’appuyer sur le soutien de cette organisation pour offrir une prise en charge gratuite et salutaire. Il est important de rappeler que les violences ont causé plus de 3 000 morts et laissé 2 500 personnes blessées, selon les bilans.
Alors que le Nord-Kivu continue de faire face à des défis sécuritaires et humanitaires complexes, cette transition médicolégale laisse entrevoir des enjeux sur la capacité locale à gérer les conséquences des conflits prolongés. Néanmoins, cet allégement de MSF reste un signe positif d’une situation qui s’améliore lentement. Toutefois, la vigilance demeure essentielle face à une région où les éclats de violence restent imprévisibles.
Les regards restent tournés vers l’avenir : les autorités sanitaires de la province pourront-elles maintenir ces acquis ? Les populations affectées, déjà fragilisées par des années de conflits, auront-elles accès aux soins nécessaires ? Seul le temps permettra de répondre à ces questions cruciales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd