Le territoire de Walikale, dans le Nord-Kivu, est confronté à une crise humanitaire préoccupante, alors que les hostilités menées par le mouvement rebelle M23 continuent de ravager la région. Parmi les nombreuses répercussions, l’accès aux soins de santé reste un défi majeur pour les populations locales. La situation dans la zone de santé de Rusamambo, notamment, témoigne de l’ampleur de cette tragédie. Depuis octobre 2024, cette région, qui accueille à la fois des déplacés internes et des habitants de retour, souffre d’une assistance médicale inadéquate.
Le rapport publié par le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) met en lumière un fait alarmant : plus de 10 000 personnes seraient actuellement privées de soins médicaux suite aux affrontements violents survenus le 25 février dernier. Lors de ces événements, le centre de santé de Rusamambo a été pillé par un groupe armé après un affrontement avec les rebelles du M23. Les ravisseurs ont emporté des kits médicaux indispensables avant de dégrader la structure par des tirs. Cette clinique, auparavant le seul recours médical pour près de 11 210 habitants de la région, est désormais inutilisable, accentuant la détresse des communautés.
Cette crise n’affecte pas uniquement la zone de Rusamambo. En raison des combats intensifs autour de la cité de Nyabiondo, prise par les forces du M23 le dimanche précédent, les populations des localités voisines du territoire de Masisi affluent massivement vers Walikale. À Kashebere, une localité de 40 000 habitants située dans le groupement de Luberike, les évacués augmentent depuis plusieurs jours, saturant les capacités locales déjà fragiles. Walikale, en tant que point de passage vers les provinces du Maniema, du Sud-Kivu et de la Tshopo, est particulièrement affectée par cet exode massif.
Face à cette situation critique, OCHA intensifie ses efforts. La coordination avec d’autres organisations humanitaires dans les territoires de Nyiragongo, Masisi et Rutshuru vise à assurer une réponse d’urgence rapide et adaptée. Les priorités incluent l’accès à l’eau potable, la mise en place d’abris temporaires sécurisés, le rétablissement des services de soins et la protection des populations les plus vulnérables. Les premières actions se concentrent sur une évaluation rapide des besoins et une intervention coordonnée sur une période de trois mois. Cela implique également une attention particulière à l’organisation des acteurs humanitaires sur le terrain pour garantir une aide efficace.
Cependant, les défis restent nombreux. L’instabilité sécuritaire complique le déploiement de l’aide, exposant les acteurs humanitaires à des risques importants sur le terrain. Dans ce contexte, la communauté internationale est appelée à intensifier son soutien pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation. À mesure que les besoins augmentent, toute action visant à soulager les souffrances des populations locales demeure essentielle.
Le cas de Walikale illustre une fois de plus les conséquences dramatiques de l’insécurité persistante dans l’est de la RDC. Il souligne également l’importance d’une mobilisation collective pour apporter assistance et réconfort à ces milliers de vies prises au piège d’un conflit sans fin.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
