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Accusations et tensions : le PPRD s’insurge contre des convocations militaires en RDC

La tension politique s’amplifie en République démocratique du Congo (RDC), où des cadres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ont été entendus par la justice militaire le 10 mars dernier. Ces auditions, perçues comme une tentative d’intimidation politique, ont suscité une vive réaction de la part de Sandra Nkulu Kyungu, coordonnatrice du PPRD diaspora, qui dénonce un climat de « tyrannie » et des atteintes aux principes fondamentaux de la démocratie.

Sandra Nkulu n’a pas mâché ses mots : « Ce qui est arrivé est la preuve éloquente que la RDC subit aujourd’hui la tyrannie. Cela se produit dans un contexte où nous observons de nombreuses calomnies à l’encontre de notre président, Joseph Kabila. » Selon elle, l’interpellation des membres du PPRD pose des questions fondamentales sur le respect des droits démocratiques dans un pays qui se veut une république.

Au cœur de cette controverse, des cadres importants du PPRD, tels qu’Aubin Minaku, Emmanuel Ramazani Shadary et Ferdinand Kambere, ont été convoqués et interrogés par l’auditorat militaire de Kinshasa. Les faits reprochés ? Une prétendue complicité avec le mouvement terroriste AFC/M23, des accusations rejetées en bloc par les membres du parti. Ferdinand Kambere, quant à lui, a affirmé que ces accusations manquaient de fondement et qu’elles n’avaient aucun rapport avec la sécurité nationale du pays.

Pour le PPRD, ces interpellations dépassent le cadre de la justice militaire et relèvent de la politique. Sandra Nkulu a dénoncé le fait que les interrogatoires se soient focalisés sur des stratégies politiques internes du parti, notamment une réunion de réorganisation tenue à Nairobi. « Il est impératif de respecter les règles établies. L’auditorat militaire nous a interrogés sur notre stratégie politique », a-t-elle souligné, remettant en question la compétence de la justice militaire pour traiter de telles affaires.

Le ministère de la Justice, de son côté, justifie ces convocations par des soupçons sérieux de collusion avec des groupes jugés ennemis de la paix en RDC. Toutefois, cette explication ne calme pas l’indignation du PPRD, qui voit dans ces actions une tentative manifeste de museler l’opposition. Le parti appelle la communauté nationale et internationale à se pencher sur ces événements pour garantir que la démocratie en RDC ne soit pas réduite à un vain mot.

Ces développements interviennent alors que le paysage politique congolais demeure fracturé depuis les élections de 2018. Le PPRD, ancien parti au pouvoir sous la présidence de Joseph Kabila, est désormais dans l’opposition et continue de dénoncer ce qu’il considère comme une persécution politique dirigée contre ses membres. Ces faits récents ne manqueront pas d’intensifier les tensions politiques dans un contexte déjà électrisé.

La question demeure : jusqu’où ira cette confrontation entre le pouvoir actuel et l’opposition ? Avec un horizon politique encore incertain, la stabilité démocratique de la RDC semble suspendue à un fil.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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