L’hôpital de Kinkanda, situé au cœur de Matadi dans la province du Kongo-Central, subit une crise sanitaire majeure due à une privation prolongée d’eau potable. Cette situation, selon le médecin directeur, Dr Bijoux Nsoki, perturbe gravement le fonctionnement de cet établissement hospitalier clé de la province. Les causes de cette interruption, qui dure depuis plusieurs mois, demeurent floues, cependant les répercussions sur l’hygiène et le quotidien de l’hôpital sont alarmantes.
Dans un contexte où l’eau potable est une nécessité vitale, les patients, les garde-malades et le personnel médical de Kinkanda sont contraints de se procurer de l’eau auprès des riverains ou même de transporter de l’eau du fleuve au moyen de tricycles. Une telle dépendance logistique fragilise les soins prodigués et compromet l’assainissement des infrastructures hospitalières, augmentant le risque d’infections, notamment post-opératoires. “Imaginez une morgue sans eau”, déplore le Dr Bijoux Nsoki, en soulignant l’ampleur de la situation.
Face à ce désarroi, l’appel à l’intervention urgente des autorités provinciales et de la REGIDESO a été lancé. Le Dr Nsoki met en garde contre les conséquences sanitaires désastreuses si cette privation d’eau persiste.
En réponse, le directeur provincial de la REGIDESO, Théodore Socrate Kabeya Ngandu, pointe du doigt la vétusté et le bouchage des tuyauteries internes de l’hôpital, affirmant que son entreprise distribue de l’eau à une fréquence de trois à quatre fois par semaine dans la zone concernée. Malgré cela, il a promis de se rendre sur place pour évaluer le problème, sans toutefois fournir une solution immédiate.
Ce manque d’eau à l’hôpital de Kinkanda met en lumière les défaillances chroniques des infrastructures dans les institutions sanitaires de la RDC. Dans un pays où les hôpitaux devraient être des bastions de santé publique, l’absence d’un besoin aussi fondamental qu’une alimentation en eau appelle à une réflexion élargie sur les priorités du développement public. Les regards sont désormais tournés vers les autorités responsables pour agir rapidement avant que la situation ne se détériore davantage.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
