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Nord-Kivu : Un appel à plus de femmes juges pour rééquilibrer la magistrature

À l’occasion de la Journée internationale des femmes juges, célébrée ce 10 mars, le président du tribunal de grande instance de Beni, Charles Bangobango, a lancé un appel aux femmes et aux jeunes filles de la région. Il les encourage à envisager une carrière dans la magistrature, un domaine où la représentation féminine est encore largement insuffisante dans le Nord-Kivu.

En effet, parmi toutes les juridictions de Beni, Lubero et Butembo, une seule femme exerce actuellement en tant que juge, siégeant au Tribunal de Paix de Lubero. Une statistique révélatrice d’une problématique que Charles Bangobango n’a pas hésité à aborder ouvertement. En soulignant les lacunes dans la représentation féminine au sein des tribunaux locaux—qu’ils soient de grande instance, de paix, pour enfants ou même militaires—il pointe directement les autorités compétentes, responsables des affectations, pour leur manque de considération envers les candidatures féminines.

Selon ses observations, les femmes détiennent les compétences et le potentiel pour exceller dans cette profession, un constat renforcé par ses rencontres avec des juges féminines particulièrement brillantes au cours de sa carrière. “Les femmes sont capables ; j’ai connu des juges femmes d’une compétence avérée qui exercent leur métier avec distinction et sont admirées par tous. À Beni, elles sont absentes”, a-t-il déploré.

Mais pourquoi une telle absence ? Charles Bangobango avance plusieurs raisons. Parmi elles, l’insécurité persistante dans la région de Beni. Cette situation rend les postes dans cette zone très peu attractifs pour les conjoints, souvent réticents à encourager leurs partenaires féminines à prendre des risques en exerçant dans un environnement aussi hostile. De plus, le manque d’engagement des jeunes filles dans les études de droit constitue un frein supplémentaire à l’entrée des femmes dans la magistrature. Ces dernières semblent privilégier d’autres filières perçues comme plus accessibles ou moins risquées.

Dans ce contexte, l’appel de M. Bangobango résonne avec une urgence particulière. Aucun progrès significatif ne se fera sans un changement structurel dans la manière de promouvoir et d’encourager les femmes dans ce domaine. La Journée internationale des femmes juges est ainsi l’occasion idéale pour remettre en question les barrières systémiques qui ont conduit à cette situation et pour inspirer les jeunes générations à embrasser des professions qui contribuent à une société plus équitable et équilibrée.

Cet appel soulève également des questions plus profondes concernant l’équité dans l’accès aux postes de pouvoir et aux métiers habituellement dominés par les hommes. La confession de Charles Bangobango sur la qualité des juges femmes qu’il a rencontrées dans sa carrière montre que ce n’est pas une question de compétence, mais bien un problème d’accès et de soutien. Alors, avec une volonté collective et des mesures concrètes, ne pourrait-on pas espérer que les juridictions de Beni et d’ailleurs accueillent bientôt un nombre croissant de femmes juges ?

Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net

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Yvan Ilunga
Yvan Ilunga
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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