Lors de la 34e réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 7 mars 2025 à la Cité de l’Union Africaine, le Président Félix Tshisekedi a pris une décision majeure pour renforcer la bonne gouvernance et relancer les missions de contrôle de l’Inspection Générale des Finances (IGF). Il a instruit le gouvernement d’accompagner l’IGF dans la reprise de ses activités de contrôle a priori, également appelées “patrouilles financières”, dans les entreprises et établissements publics, les provinces et les entités territoriales décentralisées (ETD).
Cette initiative marque la reprise des missions de contrôle de l’IGF, suspendues depuis mai 2024, et s’inscrit dans le cadre de son programme d’actions pour l’année 2025. Lors de cette réunion, le Chef de l’État a engagé plusieurs membres du gouvernement, dont le Premier ministre et les chefs de certains ministères sectoriels, à soutenir ces efforts. Le Président a également exhorté les gouverneurs de provinces, les responsables des ETDs et les mandataires publics à adopter une gestion professionnelle et responsable pour atteindre les objectifs fixés, notamment l’amélioration significative de la mobilisation des recettes et l’instauration de la bonne gouvernance.
L’IGF, sous la conduite de son Inspecteur Général Chef de Service, devra concentrer ses missions sur des axes clés tels que les acquisitions immobilières, le paiement des avantages dus aux mandataires publics, le respect des règles de passation des marchés, et le contrôle des effectifs pour mieux maîtriser l’enveloppe salariale. Une attention particulière sera accordée à la vérification des rapports des commissaires aux comptes des entreprises d’économie mixte et à la mise en œuvre d’un suivi rigoureux de la chaîne des dépenses publiques.
Au cours de cette réunion, Félix Tshisekedi a également précisé que ce processus ne devrait pas entraver le fonctionnement normal des entreprises publiques et des ETDs. L’IGF devra donc agir avec rigueur mais sans devenir un facteur bloquant pour les structures contrôlées. C’est dans cet esprit qu’une réunion s’est tenue le 7 mars entre les responsables financiers, les auditeurs internes, et l’IGF, afin d’aligner leurs efforts sur les objectifs fixés.
Organisée en partenariat avec l’Association Nationale des Entreprises Publiques du Congo (ANEP), cette rencontre a permis de clarifier les modalités des futurs contrôles et de présenter huit types de dépenses spécifiques qui seront soumis à un encadrement strict : de la chaîne de la dépense publique aux missions à l’étranger en passant par les acquisitions immobilières et les soins médicaux.
Cette offensive pour davantage de transparence se déroule dans un contexte complexe marqué par une situation sécuritaire et humanitaire aggravée dans l’Est du pays. Ces défis exigent des ressources financières significatives, d’où l’importance de maximiser les recettes publiques et de garantir une utilisation optimale des ressources disponibles.
Avec cette relance des patrouilles financières, Félix Tshisekedi envoie un signal fort sur sa volonté d’instaurer une meilleure gouvernance en République Démocratique du Congo. Reste à voir si ces mesures se traduiront par des résultats concrets pour garantir une gestion efficace et responsable des fonds publics.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd